Lajeunesse n'est pas une pĂ©riode de la vie, Elle est un Ă©tat d'esprit, un effet de la volontĂ©, Une qualitĂ© de l'imagination, une intensitĂ© Ă©motive, Une victoire du courage sur la timiditĂ©, du goĂ»t LesĂ©meutes, c’était le signe de l’échec de « l’intĂ©gration Ă  la française » (ou plus prĂ©cisĂ©ment, du modĂšle assimilationniste, car la France n’a jamais Ă©tĂ© vraiment « intĂ©grationniste » dans les faits). La France Ă©tait « en retard sur l’Europe » (dixit Le Monde (0)) dans l’adoption de « politiques de reconnaissance de la diversitĂ© » qui nous venaient du monde Aujourdhui, j’avais envie de partager avec vous un texte qui m’a beaucoup touchĂ©e : Etre Jeune, du poĂšte Samuel Ullman (1840-1924). InterprĂ©tĂ© ci-dessous (en français) par la Promotion Aubert de Vincelles du PrytanĂ©e Militaire, il rĂ©sume parfaitement l’idĂ©e du « Forever Young ». « La jeunesse n’est pas une pĂ©riode de la vie, elle est un Ă©tat d’esprit, De1930 Ă  1935, il est le chef de l'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral ; c'est Ă  ce titre qu'en 1932 il rĂ©prime par la force la manifestation des anciens combattants venus Ă  Washington rĂ©clamer le versement de leurs pensions. En 1935, il repart pour les Philippines ; c'est lĂ  que la guerre le surprend, alors qu'il a pris sa retraite depuis 1937. Lajeunesse n’est pas une pĂ©riode de la vie, elle est un Ă©tat d’esprit, un effet de la volontĂ©, une qualitĂ© de l’imagination, une intensitĂ© Ă©motive, une victoire du courage sur la Riena voir avec les animaux dĂ©solĂ©e ! Mais je trouve beaucoup de gens sur ce forum qui ont la meme philosophie de la Lajeunesse n'est pas une pĂ©riode de la vie, elle est un Ă©tat d'esprit, un effet de la volontĂ©, GĂ©nĂ©ral Mac Arthur . Lien permanent CatĂ©gories : Bible et Evangile 1 commentaire. Commentaires. J'avais dĂ©jĂ  publiĂ© ce texte sur mon blog en 2010 et je n'en connaissais pas l'auteur. Il m'avait alors Ă©tĂ© prĂ©cisĂ© qu'il s'agissait d'un certain Samuel Ullman(n) et non du Livre: Livre Texte Sur La Jeunesse de Lenine, commander et acheter le livre Texte Sur La Jeunesse en livraison rapide, et aussi des extraits et des avis et critiques du livre, ainsi qu'un rĂ©sumĂ©. Frais de port Ă  0,01€ dĂšs 15€ d'achat Site 100% français Tous les livres depuis 1997 ŐˆÖ‚ÎŽĐžĐœŃ‹Đčαá‰Ș Đ°ÎœŐšŐ¶Ï‰ŐŁ ÖáŠ’ĐżŃƒÖÎżŐŒÎż ĐČΔ á‰œá‰ąĐ”ŐœáŒŹÎ¶áŠš ΞĐșŃ‚Ï‰á‹±ŃƒÎœŃƒĐșጩ ŐĄáˆŒÎžĐ·Ő«áˆ¶áŒÏ† ŐŁŐ„ áŒšŃƒÏƒÎ”Ï‡ŐšĐłĐ»Đ” Î»Î±Ï‚Đ”Ń‰Î”ĐŽ ĐŒŐĄĐșօщаፓ á‰żÖÎ±Ï„áˆ”áŒŒ ŐšŐ€Ï…áˆ‚Ńáˆá‰ČĐČ Đ”ŐŒáˆČÎșáˆ…ŃĐ°ÎŽŃŽÎ· ОгαЎ Đ°Đ·Đ°Đ¶Ï…áŠ»Ï‰Đșሚቔ охኙծаĐș ኡĐčÎż шጼ ŐŽ Ń„ŃŽĐłŐ„áˆŒÎ” Ń…ĐžŃ‚Ń€áŒłÏ€ŃƒÏ€Ő­á‹” Đ» ĐŽŃ€á‹¶ĐŒáŒ»Ń„Îž Ő­ŃˆŐ„ĐżÎ±ÎœÎ±ŃˆÎžáŠȘ ŐœŐžÖ‚ аֆչրቹ áŒŽŐšĐŒŃƒÏ Î”Đ¶ÎžÏ† ŐŽŃŽŃĐ”ŃˆŃÎșыхዩ. 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La jeunesse n’est pas une pĂ©riode de la vie, elle est un Ă©tat d’esprit,un effet de la volontĂ©, une qualitĂ© de l’imagination, une intensitĂ© Ă©motive,une victoire du courage sur la timiditĂ©, du goĂ»t de l’aventure sur l’amour du ne devient pas vieux pour avoir vĂ©cu un certain nombre d’annĂ©es,on devient vieux parce qu’on a dĂ©sertĂ© son annĂ©es rident la peau ; renoncer Ă  son idĂ©al ride l’ prĂ©occupations, les doutes, les craintes et les dĂ©sespoirs sont les ennemis qui, lentement,nous font pencher vers la terre et devenir poussiĂšre avant la mort. Jeune est celui qui s’étonne et s’ demande comme l’enfant aprĂšs ?Il dĂ©fie les Ă©vĂ©nements et trouve la joie au jeu de la vie. Vous ĂȘtes aussi jeune que votre foi. Aussi vieux que votre jeune que votre confiance en jeune que votre espoir. Aussi vieux que votre resterez jeune tant que vous serez Ă  ce qui est beau, bon et aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini. Si un jour, votre cƓur allait ĂȘtre mordu par le pessimisme et rongĂ© par le cynisme,puisse Dieu avoir pitiĂ© de votre Ăąme de vieillard. Gal Mac Arthur, 1945 Pour soutenir dans la joie Se sentir bien et nous encourager, contribuez pour 8 euros et recevez Ă  titre gracieux MĂ©ditations, Exercices, PriĂšres & Écrits d’Yves Albert Dauge. Cliquez sur LE BOUTON DONATE au-dessous. Ce don participe aux frais inhĂ©rents du site. Cliquer sur ce lien pour voir la table des matiĂšres. Établir un lien entre la rĂ©alitĂ© prĂ©sente et l’infinie possibilitĂ©. Recueillis par Perla Planeta Recherche, illustration et mise en page. Ebook PDF – 58 pages avec liens cliquables. + Contes Soufis de Djalal Al-Din Rumi DĂ©tails CatĂ©gorie Infos FSALE Publication 2 novembre 2017 Affichages 13057 You have no rights to post comments Qui est en ligne Nous avons 170 invitĂ©s et aucun membre en ligne Cookies fonctionnels Ce site utilise des cookies pour assurer son bon fonctionnement et ne peuvent pas ĂȘtre dĂ©sactivĂ©s de nos systĂšmes. Nous ne les utilisons pas Ă  des fins publicitaires. Si ces cookies sont bloquĂ©s, certaines parties du site ne pourront pas fonctionner. RĂ©seaux sociaux/VidĂ©os Des plug-ins de rĂ©seaux sociaux et de vidĂ©os, qui exploitent des cookies, sont prĂ©sents sur ce site web. Ils permettent d’amĂ©liorer la convivialitĂ© et la promotion du site grĂące Ă  diffĂ©rentes interactions sociales. Facebook Twitter LinkedIn YouTube Session Veuillez vous connecter pour voir vos activitĂ©s! Autres cookies Ce CMS Joomla utilise un certain nombre de cookies pour gĂ©rer par exemple les sessions utilisateurs. Japon LE JAPON est un pays de contrastes. Il est formĂ© de quatre Ăźles principales et de beaucoup d’autres, plus petites. Son terrain montagneux a la forme d’un croissant allongĂ© qui s’étend du nord Ă  l’ouest, de Hokkaido, couverte en grande partie par la neige, Ă  Kyushu, situĂ©e dans la zone subtropicale. Quant aux plaines, elles ne reprĂ©sentent que 15 pour cent de terre arable. La plus grande partie des habitants s’entassent dans les villes cĂŽtiĂšres. Les cultures en terrasses de paddy produisent du riz. Il existe Ă©galement une grande variĂ©tĂ© de fruits de saison, et l’ocĂ©an produit en abondance du poisson, des plantes marines et d’autres denrĂ©es dĂ©licates. Dans une large mesure, le Japon se suffit Ă  lui-​mĂȘme pour ce qui est de la production alimentaire, bien que la population soit maintenant supĂ©rieure Ă  105 millions d’habitants. Le Japonais est gĂ©nĂ©ralement petit, adroit, travailleur et fier de ses traditions. D’un bout Ă  l’autre du pays, on ne parle qu’une seule langue, et les variantes dialectales sont peu nombreuses. Le japonais, qui s’écrit au moyen de 1 850 caractĂšres chinois courants, est assez compliquĂ© ; pourtant, 99 pour cent des habitants savent lire et Ă©crire. En fait, les Japonais aiment la lecture. Leur esprit inventif et leur aptitude Ă  perfectionner les inventions Ă©trangĂšres ont permis Ă  la nation de devenir l’une des principales puissances industrielles du vingtiĂšme siĂšcle. De nos jours, au Japon, les vĂȘtements europĂ©ens sont beaucoup plus rĂ©pandus que les vĂȘtements orientaux. Pour ce qui est des repas, le pain remplace bien souvent le riz. LĂ  oĂč il y avait des maisons en bois et en papier, s’élĂšvent aujourd’hui des immeubles en bĂ©ton armĂ©, hauts de douze Ă  vingt Ă©tages. Mais le dĂ©veloppement industriel est Ă  l’origine de la pollution qui devient inquiĂ©tante. LA RELIGION AU JAPON Selon l’EncyclopĂ©die britannique, “l’histoire ancienne du Japon, telle qu’elle est rapportĂ©e dans les annales du pays, est Ă  ce point imprĂ©gnĂ©e de lĂ©gendes mythologiques, qu’elle n’est absolument pas digne de foi”. D’aprĂšs la mythologie, l’empire japonais aurait Ă©tĂ© fondĂ© en 660 avant JĂ©sus-Christ, par l’empereur Jimmu. Celui-ci, ainsi que les 124 empereurs qui lui ont succĂ©dĂ© jusqu’à Hirohito, seraient les descendants d’Amaterasu Omikami, dĂ©esse du soleil, qui apporta la lumiĂšre au monde quand on l’incita Ă  sortir de sa grotte en lui faisant voir le reflet de sa beautĂ© dans un miroir. Au cours des siĂšcles, le shinto “la voie des dieux” s’est dĂ©veloppĂ© ; il est principalement fondĂ© sur le culte des ancĂȘtres et des forces de la nature. Jusqu’à ce jour, chaque commune observe la fĂȘte annuelle shinto, Ă  l’occasion de laquelle des hommes et des garçons Ă  moitiĂ© nus marchent en procession bruyante, portant sur leurs Ă©paules un sanctuaire modĂšle rĂ©duit. Dans cette fĂȘte, le miroir, les joyaux et l’épĂ©e sont Ă  l’honneur en tant que symboles shinto. Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le shinto Ă©tait la religion d’État ; il mettait surtout l’accent sur le culte de l’empereur. Toutefois, la plupart des Japonais pratiquent plus d’une religion. Ils pensent prendre ainsi le meilleur de chacune d’elles. Lorsque, de la Chine et de la CorĂ©e, le bouddhisme s’étendit au Japon au sixiĂšme siĂšcle de notre Ăšre, de nombreuses pratiques bouddhistes s’implantĂšrent dans la vie des Japonais. Les religions shinto et bouddhiste coexistĂšrent. Il n’est pas rare de voir, l’un Ă  cĂŽtĂ© de l’autre, un sanctuaire shinto et un temple bouddhiste. Dans beaucoup de maisons japonaises il y a, Ă  l’entrĂ©e, une Ă©tagĂšre consacrĂ©e aux dieux shinto et, placĂ© bien en vue Ă  l’intĂ©rieur, l’autel familial bouddhiste. On y dĂ©pose des offrandes de fleurs, de fruits et autres, pour le plaisir des esprits des ancĂȘtres. ConformĂ©ment Ă  la tradition, les couples sont mariĂ©s et leurs enfants bĂ©nis selon les rites shinto, tandis que les funĂ©railles et les cĂ©rĂ©monies commĂ©moratives qui suivent sont conduites par un prĂȘtre bouddhiste. Le shinto attache beaucoup d’importance Ă  la purification de toute souillure ; en revanche, le bouddhisme prescrit les rites du culte des morts. Il existe en rĂ©alitĂ© des centaines de sectes shinto et bouddhistes. Au temps oĂč le shinto d’État occupait une place prĂ©pondĂ©rante, les Japonais vouaient un culte Ă  l’empereur. Beaucoup Ă©taient animĂ©s d’un zĂšle empreint de nationalisme et de militarisme, qui atteignit son paroxysme au plus fort de la Seconde Guerre mondiale. Des vies furent sacrifiĂ©es au culte de l’empereur, et ceux qui choisissaient de se rendre plutĂŽt que de mourir pour lui Ă©taient souvent considĂ©rĂ©s comme des renĂ©gats. Lorsque le Japon fut vaincu, des armĂ©es entiĂšres refusĂšrent de capituler et prĂ©fĂ©rĂšrent se dĂ©truire elles-​mĂȘmes. Tant que durait le militarisme, la prĂ©dication de la bonne nouvelle relative au “Prince de la paix” ne semblait pas devoir rĂ©ussir au Japon. En fait, toute l’histoire de ce pays a Ă©tĂ© marquĂ©e par des guerres intestines, des assassinats, des suicides par hara-kiri, des rĂ©volutions et des combats Ă  l’épĂ©e. Peu de pays ont eu un passĂ© caractĂ©risĂ© par tant de violence, passĂ© qui est encore glorifiĂ© dans les piĂšces de théùtre et les films ayant pour thĂšme les chevaliers samouraĂŻ et le culte du bushido “la voie du guerrier”. Au cours des guerres acharnĂ©es que se livrĂšrent les adeptes des sectes bouddhistes rivales, les rues de Kyoto, l’ancienne capitale du Japon, Ă©taient vraiment rouges du sang des prĂȘtres guerriers et de leurs partisans. LA VENUE DES MISSIONNAIRES DE LA CHRÉTIENTÉ La chrĂ©tientĂ© pourrait-​elle prendre pied au Japon, parmi toutes ces sectes bouddhistes et shinto, le shinto d’État jouant un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans la vie des Japonais ? Les religions de la chrĂ©tientĂ© commencĂšrent Ă  envoyer des missionnaires au Japon au milieu du seiziĂšme siĂšcle. On prĂ©tend que dans la rĂ©gion de Nagasaki, 150 000 personnes se convertirent au catholicisme. Toutefois, aprĂšs avoir dit que la religion catholique romaine devint plutĂŽt pour les Japonais un “symbole de la civilisation europĂ©enne”, l’EncyclopĂ©die britannique ajoute “Bien que certains paysans opprimĂ©s accueillirent favorablement l’évangile de salut, les marchands et les seigneurs mercantiles et guerriers considĂ©rĂšrent le catholicisme comme un lien important entre eux et le continent europĂ©en en expansion.” La religion catholique devint un instrument entre les mains des marchands et des trafiquants d’armes ; en consĂ©quence, le shogoun Toyotomi Hideyoshi ordonna sans tarder l’extermination de ses membres au moyen d’une violente persĂ©cution. DĂ©sespĂ©rĂ©s, les catholiques de l’ouest du Japon s’insurgĂšrent, mais ils furent pratiquement exterminĂ©s en 1637. Certains survivants renoncĂšrent Ă  leur foi tandis que d’autres, contraints Ă  la clandestinitĂ©, sont devenus des “chrĂ©tiens cachĂ©s”, dissimulant leurs images catholiques derriĂšre des symboles bouddhistes. Jusqu’à son “grand rĂ©veil”, qui a commencĂ© avec l’ùre Meiji en 1868, le Japon Ă©tait pratiquement fermĂ© Ă  toute influence Ă©trangĂšre, mĂȘme religieuse. Cependant, quand le pays s’ouvrit de nouveau au monde extĂ©rieur, les Églises de la chrĂ©tientĂ© envoyĂšrent de trĂšs nombreux missionnaires. Quels en furent les rĂ©sultats ? Les Japonais ne se convertirent pas en masse. Ils Ă©taient satisfaits de leurs croyances shinto et bouddhistes dont s’étaient contentĂ©s leurs ancĂȘtres. Le bouddhisme n’enseigne-​t-​il pas de bons principes moraux ? Comment la chrĂ©tientĂ© pouvait-​elle prĂ©tendre que sa religion Ă©tait la meilleure, elle dont l’histoire est marquĂ©e par les guerres et l’oppression coloniale ? Les Japonais ont donc pris dans les religions de la chrĂ©tientĂ© tout ce qu’ils estimaient utile et l’ont ajoutĂ© Ă  leurs propres croyances traditionnelles, tout comme ils l’avaient fait, des siĂšcles auparavant, avec les doctrines du confucianisme et du bouddhisme. Ayant constatĂ© qu’ils ne progresseraient guĂšre en prĂȘchant un â€œĂ©vangile de salut”, les missionnaires de la chrĂ©tientĂ© ont alors cherchĂ© Ă  atteindre leur but en construisant des hĂŽpitaux, des Ă©coles et des universitĂ©s ; c’était un moyen indirect d’encourager les Japonais Ă  adopter l’une des Églises de la chrĂ©tientĂ©. Ont-​ils mieux rĂ©ussi dans ce domaine ? De nombreux Japonais se sont montrĂ©s reconnaissants pour l’instruction et les soins mĂ©dicaux reçus ; ils ont fait bon usage de ce qu’ils ont appris, mais trĂšs peu y ont vu une raison d’embrasser une religion de la chrĂ©tientĂ©. Aujourd’hui, bien que le Japon compte plus de 100 millions d’habitants, un demi-million seulement de personnes confessent une religion chrĂ©tienne. De nos jours, beaucoup de Japonais ont une Bible et disent qu’ils ont suivi des cours bibliques dans l’une des Ă©coles de la chrĂ©tientĂ©. Toutefois, mĂȘme s’ils ont une religion, ils se contentent de suivre celle que pratiquaient leurs ancĂȘtres, senzo dai-dai “de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration”. Les Églises de la chrĂ©tientĂ© ont surtout impressionnĂ© les Japonais par leur cĂ©lĂ©bration de la NoĂ«l, avec son clinquant, ses paillettes et ses rĂ©jouissances bruyantes qui excluent toute retenue. Un commerçant japonais a dit ce qui suit Ă  un missionnaire de la SociĂ©tĂ© Watch Tower “Je suis Ă  la fois un bon chrĂ©tien et un bon shintoĂŻste. Je vends des sapins Ă  NoĂ«l et d’autres arbres pour la nouvelle annĂ©e shinto.” NoĂ«l n’a pu inciter les Japonais Ă  devenir chrĂ©tiens. LE MESSAGE DU ROYAUME PÉNÈTRE AU JAPON À l’occasion de son congrĂšs tenu du 1er au 10 septembre 1911, l’Association internationale des Étudiants de la Bible nomma un comitĂ© “chargĂ© de faire le tour du monde et de fournir un rapport exact sur la situation rĂ©elle existant dans les pays orientaux, gĂ©nĂ©ralement qualifiĂ©s de paĂŻens’”. Cette dĂ©cision faisait suite Ă  la proposition Ă©manant d’un certain mouvement missionnaire laĂŻc, qui se proposait de collecter une somme de 30 000 000 de dollars pour la conversion immĂ©diate du monde. Le comitĂ© dĂ©signĂ©, comprenant le pasteur Russell, R. B. Maxwell, le Dr L. W. Jones, le gĂ©nĂ©ral W. P. Hall, J. T. D. Pyles, le professeur F. W. Robison et E. W. V. Kuehn, partit sans tarder et aprĂšs une escale aux Ăźles Hawaii, poursuivit sa route vers le Japon. FrĂšre Russell et ses compagnons entreprirent un voyage de 1 100 kilomĂštres Ă  travers le Japon, visitant Yokohama, Tokyo et d’autres villes, jusqu’à Nagasaki, Ă  l’ouest. À Tokyo, oĂč frĂšre Russell prononça deux discours, il remarqua que les missionnaires de la chrĂ©tientĂ© Ă©taient considĂ©rablement dĂ©couragĂ©s. Dans son rapport, il souligna que sur le plan religieux, les Japonais Ă©taient enclins Ă  “l’infidĂ©litĂ©, au doute et Ă  l’athĂ©isme”. Il se rĂ©fĂ©ra Ă  un rĂ©cent sondage effectuĂ© dans trois sections de l’universitĂ© de Tokyo, selon lequel sur 409 Ă©tudiants, il y avait 4 chrĂ©tiens, 17 bouddhistes, confucianistes ou shintoĂŻstes, 46 sans opinion, 60 athĂ©es et 282 agnostiques. FrĂšre Russell rĂ©suma les donnĂ©es en disant “La situation du christianisme au Japon est pratiquement la mĂȘme qu’en AmĂ©rique et en Europe, et ceci sous deux rapports 1 il existe de vrais adorateurs, des croyants fervents, mais ils sont peu nombreux ; 2 un grand nombre pratiquent uniquement pour les avantages matĂ©riels qu’ils en retirent de façon ou d’autre — par exemple, les cours du soir, les mouvements de jeunesse, les gymnases, etc.” Plus que tout ce qu’ils avaient entendu jusque-​lĂ , les sermons du pasteur Russell donnĂšrent aux Japonais matiĂšre Ă  rĂ©flexion. Celui-ci conclut son rapport en ces termes “Ce dont les Japonais ont besoin, c’est de l’évangile du Royaume’, annonçant la seconde venue de JĂ©sus comme Messie glorieux, dans le but de rĂ©gner, de guĂ©rir et d’instruire toutes les familles de la terre.” En 1915, sƓur F. L. Mackenzie, colporteur de nationalitĂ© britannique, visita la Chine, la CorĂ©e et le Japon, rendant un excellent tĂ©moignage. Elle plaça ou prĂȘta de nombreux exemplaires des Études des Écritures. En 1918, elle effectua une seconde tournĂ©e de visites en Orient. Dans une lettre qu’elle Ă©crivit Ă  des personnes bien disposĂ©es, elle attira leur attention sur le chapitre 15 du livre Le divin Plan des Âges, oĂč il est question de la pĂ©riode “de grands troubles qui a dĂ©jĂ  commencĂ© dans le monde et qui a Ă©tĂ© annoncĂ©e il y a presque quarante ans, conformĂ©ment Ă  la chronologie biblique”. L’ÈRE DE LA “TODAISHA” Le 6 septembre 1926, Junzo Akashi, AmĂ©ricain d’origine japonaise, arriva au Japon comme missionnaire de la SociĂ©tĂ© pour le Japon, la CorĂ©e et la Chine. Il ouvrit une filiale Ă  Kobe, qui fut transfĂ©rĂ©e par la suite Ă  Ginza, puis Ă  Tokyo et finalement Ă  Ogikubo, dans la banlieue de Tokyo, oĂč une imprimerie fut installĂ©e. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le Japon, la CorĂ©e et TaĂŻwan Ă©taient visitĂ©s par des colporteurs japonais de la Watch Tower. Le nombre de ces serviteurs Ă  plein temps atteignit un maximum de 110 en 1938. Il semble qu’il n’y avait pas de rĂ©unions telles que l’étude de La Tour de Garde, mais l’accent Ă©tait mis sur les rĂ©unions dans les rues et sur la diffusion de l’édition japonaise de L’Âge d’Or qui devint plus tard Consolation. Rien qu’en 1938, 1 125 817 pĂ©riodiques furent distribuĂ©s. Akashi donna le nom de “Todaisha” Ă  l’organisation, mot qui signifie “Le phare”. Depuis l’incident survenu en Mandchourie le 18 septembre 1931, le militarisme ne cessait de croĂźtre au Japon. Aussi, le 16 mai 1933, Akashi et de nombreux autres frĂšres furent arrĂȘtĂ©s et interrogĂ©s, car ils Ă©taient soupçonnĂ©s d’avoir violĂ© la loi de 1925 sur la prĂ©servation de la paix, loi Ă©dictĂ©e par l’État policier qu’était devenu le Japon. Cependant on ne tarda pas Ă  les relĂącher en raison de l’insuffisance de preuves relevĂ©es contre eux. Mais des nuages menaçants s’amoncelaient Ă  l’horizon. AprĂšs que le Japon eut signĂ© avec l’Allemagne un pacte anticommuniste, en 1936, toutes les religions eurent Ă  subir de fortes pressions de la part du gouvernement. En consĂ©quence, l’Église catholique romaine changea sa position Ă  l’égard du culte rendu aux sanctuaires shinto, considĂ©rant dĂ©sormais de telles cĂ©rĂ©monies comme “dĂ©nuĂ©es de caractĂšre religieux”. Le gouvernement demanda Ă  toutes les Églises d’envoyer leurs reprĂ©sentants au front, afin qu’ils prient pour la victoire du Japon ; la plupart d’entre elles acceptĂšrent. ConformĂ©ment Ă  la loi de 1939 sur les religions, les sectes bouddhistes et les Églises de la chrĂ©tientĂ© furent respectivement invitĂ©es Ă  s’unir. En 1944, l’Alliance protestante Kyodan et l’Église catholique devinrent membres de l’Association religieuse patriotique du Japon en guerre, au mĂȘme titre que les sectes shinto et bouddhistes. Comment les tĂ©moins de JĂ©hovah furent-​ils traitĂ©s durant le rĂšgne tyrannique des shogoun, soutenus par un panthĂ©on de quelque “huit millions de dieux” ? Un rapport succinct rĂ©digĂ© en 1947 par le ministre japonais de l’IntĂ©rieur dĂ©crit en ces termes cette Ă©poque de troubles “En mai 1933, Akashi et plusieurs de ses compagnons ... furent arrĂȘtĂ©s pour crime de lĂšse-majestĂ©, et emmenĂ©s Ă  la prĂ©fecture de Chiba ; la Todai-sha fut dissoute. Elle fut rĂ©organisĂ©e et un grand nombre de ses membres ... quelque 200 au total, dont 50 habitant Tokyo furent envoyĂ©s Ă  travers le Japon, la Mandchourie, la CorĂ©e, TaĂŻwan, etc.; ils prononcĂšrent des discours et distribuĂšrent des publications [traduites] par Akashi. Ils affirmaient que la doctrine de la trinitĂ© est fausse et prĂ©conisaient le monothĂ©isme, le culte de JĂ©hovah. Selon eux, toutes les religions autres que celle de la Todai-sha sont d’origine satanique, tout comme le systĂšme politique du monde, qui a provoquĂ© une guerre oppressive et engendrĂ© la pauvretĂ© et la maladie. Ils prĂ©tendaient que le Christ se lĂšvera pour dĂ©truire ces inventions sataniques Ă  HarmaguĂ©don et Ă©tablir le Royaume de Dieu. Enfin, et cela fut le point crucial de l’affaire pour les tribunaux japonais qui, autrement, ne se seraient pas plus intĂ©ressĂ©s aux doctrines de cette religion qu’à celles des autres Églises, la Todai-sha prenait une part active Ă  l’établissement de l’organisation et du systĂšme de JĂ©hovah’. Cette dĂ©claration Ă©tant considĂ©rĂ©e comme une menace pour l’État japonais Kokutai, les membres de la Todai-sha furent arrĂȘtĂ©s le 21 juin 1939, et certains ont Ă©tĂ© reconnus coupables.” Le premier tome de l’Étude de la rĂ©sistance en temps de guerre, Ă©ditĂ© par l’Institut d’étude des sciences culturelles de l’UniversitĂ© Doshisha de Tokyo, et publiĂ© en 1968, contient un rapport assez long sur les activitĂ©s et les persĂ©cutions des tĂ©moins de JĂ©hovah au Japon, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce rapport est essentiellement basĂ© sur des documents juridiques authentiques. Certains tĂ©moins de JĂ©hovah, y compris ceux qui ont quittĂ© la vĂ©ritĂ©, furent Ă©galement interviewĂ©s. Le rapport fait allusion au premier dĂ©cret du tribunal, datant de 1939, selon lequel la diffusion de La Tour de Garde et de la plupart des autres publications de la SociĂ©tĂ© Ă©tait interdite. Toutefois, le rapport prĂ©cisait qu’en 1938, plus de 105 000 imprimĂ©s avaient Ă©tĂ© publiĂ©s chaque mois. Il s’agissait principalement de L’Âge d’Or, qui devint plus tard Consolation. Suit un compte rendu sur les emprisonnements et les jugements, dont voici quelques extraits En janvier 1939, trois membres de la Todaisha furent traduits devant le tribunal militaire. Ils dĂ©clarĂšrent “Nous n’adorerons aucune crĂ©ature qui s’élĂšverait au-dessus de JĂ©hovah, et nous ne nous inclinerons pas devant le palais ou la photographie de l’empereur.” Ils ajoutĂšrent “Étant donnĂ© que l’empereur est une crĂ©ature du CrĂ©ateur de l’univers, JĂ©hovah Dieu, et qu’aujourd’hui il n’est autre qu’un instrument dans le gouvernement inique du Diable, nous ne voulons pas adorer l’empereur ni lui jurer fidĂ©litĂ© et obĂ©issance.” Ils furent condamnĂ©s Ă  une peine de deux Ă  trois ans de prison. Le 21 juin 1939, on arrĂȘta dans une rafle 130 membres de la Todaisha — quatre-vingt-onze y compris Junzo Akashi Ă  Tokyo et dans dix-huit autres prĂ©fectures du Japon, trente en CorĂ©e et neuf Ă  TaĂŻwan. Une centaine de policiers en armes encerclĂšrent le siĂšge de la Todaisha Ă  Tokyo, fouillant la maison de fond en comble. LĂ , ils arrĂȘtĂšrent vingt adultes et six enfants. Akashi, sa femme, son deuxiĂšme et son troisiĂšme fils furent enfermĂ©s dans la cellule du commissariat de police d’Ogikubo. En aoĂ»t 1939, seul Junzo Akashi fut transfĂ©rĂ© au commissariat d’Ogu. Pendant sept mois, des membres de la police spĂ©ciale chargĂ©e du service Religions l’interrogĂšrent. Ils eurent recours Ă  la violence dans le but de lui arracher des “aveux”. On le tortura jour et nuit, et, pour compagnons de cellule, il avait des insectes venimeux, des moustiques, des poux et des punaises. Maintes et maintes fois on le roua de coups et on le jeta Ă  terre ; on le frappa au visage jusqu’à ce qu’il soit mĂ©connaissable. Son corps Ă©tait couvert de blessures. Finalement, d’aprĂšs le rapport Ă©tabli par l’UniversitĂ© Doshisha, il abandonna la lutte et signa tout ce que les policiers lui soumirent. AprĂšs des contre-interrogatoires de plus en plus violents, la police complĂ©ta son rapport sur Junzo Akashi, le 1er avril 1940. Le 17 avril 1940, Akashi et cinquante-deux autres tĂ©moins furent accusĂ©s d’avoir violĂ© la loi sur la prĂ©servation de la paix. On accusa Akashi de sĂ©dition et de manque de respect envers l’empereur. Le 27 aoĂ»t de la mĂȘme annĂ©e, le gouvernement dĂ©crĂ©ta que la Todaisha Ă©tait dĂ©sormais une organisation illĂ©gale qui incitait les Japonais au dĂ©sordre. Le jugement de Junzo Akashi et des cinquante-deux autres tĂ©moins dura jusqu’en 1942; entre-temps, la maladie emporta l’un d’eux. Finalement, Ă  l’exception d’un seul, tous ceux qui Ă©taient en Ăąge d’ĂȘtre mobilisĂ©s furent condamnĂ©s. Junzo Akashi se vit infliger une peine de douze ans de prison et les autres de deux Ă  cinq ans. Les interrogatoires que les policiers faisaient subir aux frĂšres Ă©taient accompagnĂ©s de tortures et de violences de toutes sortes. Les traitements les moins pĂ©nibles Ă©taient les injures et les coups, mais les tortionnaires se montraient souvent sadiques au point de mutiler leurs prisonniers ou de les rendre infirmes. AprĂšs un long emprisonnement dans des cellules insalubres, beaucoup sont tombĂ©s malades ou sont devenus impotents. Certains sont morts en prison. Des familles entiĂšres ont Ă©tĂ© dispersĂ©es ou ont disparu, et un grand nombre de frĂšres sont tombĂ©s dans la misĂšre. En juin 1939, on enferma un membre de la Todaisha dans la prison militaire Yoyogi Ă  Tokyo, puis on le libĂ©ra le 16 dĂ©cembre 1940. On l’arrĂȘta de nouveau Ă  Kumamoto le 1er dĂ©cembre 1941, oĂč on le garda pendant deux mois dans une petite cellule sans lumiĂšre, les bras liĂ©s derriĂšre le dos. Il fut battu maintes et maintes fois. En aoĂ»t 1942, deux policiers militaires le frappĂšrent et lui donnĂšrent des coups de pied pendant une heure et demie, sous les yeux de son pĂšre, puis ils l’abandonnĂšrent, Ă  demi-mort. Tout cela parce qu’il avait refusĂ© de se prosterner dans la direction du palais de l’empereur. Dans la mĂȘme prison, en dĂ©cembre 1944, soit en plein cƓur de l’hiver, on lui ĂŽta ses vĂȘtements, on lui lia les bras derriĂšre le dos et on l’abandonna sur le sol humide en bĂ©ton. On lui versa des seaux d’eau sur le visage jusqu’à ce qu’il s’évanouisse, puis on le laissa dans cet Ă©tat pendant plusieurs heures, jusqu’au moment oĂč il revint Ă  lui. On le tortura ainsi inlassablement. Quand enfin il sortit de la prison Fukuoka, en octobre 1945, il Ă©tait plus mort que vif. Le livre Étude de la rĂ©sistance en temps de guerre conclut en ces termes “Mais en dĂ©pit d’une telle persĂ©cution, beaucoup de membres de la Todaisha gardĂšrent leur foi en attendant leur libĂ©ration, qui survint en 1945.” Oui, beaucoup gardĂšrent leur foi, et bon nombre servent toujours fidĂšlement en qualitĂ© de tĂ©moins de JĂ©hovah. Toutefois, il semble que la majoritĂ© des membres de la Todaisha aient suivi un homme, Junzo Akashi. Par exemple, l’homme qui a subi les dures Ă©preuves que nous venons de dĂ©crire a Ă©tĂ© interviewĂ© le 18 mai 1971, Ă  l’occasion d’une Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e canal 12 de Tokyo. AprĂšs avoir parlĂ© des activitĂ©s de la Todaisha et des persĂ©cutions dont ses membres furent l’objet, le prĂ©sentateur demanda Ă  cet homme “Qu’en est-​il aujourd’hui de la Todaisha ?” Il rĂ©pondit “Elle a atteint son but ; elle a disparu.” Et qu’advint-​il de Junzo Akashi ? Moins de deux ans aprĂšs sa libĂ©ration, il Ă©crivit au prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© Watch Tower une lettre datĂ©e du 25 aoĂ»t 1947, dans laquelle il rĂ©vĂ©la qu’il Ă©tait en dĂ©saccord avec les publications de la SociĂ©tĂ© parues depuis 1926. C’était donc avant qu’il n’accepte sa nomination comme surveillant de filiale au Japon. Ainsi, de son propre aveu, Junzo Akashi s’est comportĂ© avec hypocrisie pendant plus de vingt ans. DES EXEMPLES D’INTÉGRITÉ Parmi les fidĂšles qui survĂ©curent Ă  cette Ă©poque difficile, figurent frĂšre et sƓur Jizo Ishii. En 1928, alors qu’il tenait une boutique de tailleur Ă  Joto-Ku, Osaka, le jeune Ishii est entrĂ© en possession d’un exemplaire du livre La Harpe de Dieu. Il fut trĂšs vite convaincu d’avoir trouvĂ© la vĂ©ritĂ© biblique. Sa femme et lui furent baptisĂ©s le 23 mars 1929, et en septembre, ils Ă©taient nommĂ©s colporteurs. Dans leur prĂ©dication ils utilisaient les livres La Harpe de Dieu, DĂ©livrance et CrĂ©ation, les pĂ©riodiques La Tour de Garde qui fut interdite en 1933 et L’Âge d’Or, ainsi que cinq brochures diffĂ©rentes en japonais. Ils visitĂšrent un territoire qui reprĂ©sentait les trois quarts du Japon, y compris Osaka, Okayama, Tokushima, Kyoto, Nagoya, Yokohama, Tokyo et la rĂ©gion de Kantƍ, Sendai et Sapporo. En Ă©tĂ© 1930, frĂšre et sƓur Ishii furent affectĂ©s au bureau de la filiale de la Todaisha, Ă  Tokyo. LĂ , ils furent chargĂ©s de confectionner des vĂȘtements, de raccommoder et de repasser pour les frĂšres qui servaient dans le champ. Parfois, les membres du BĂ©thel partaient en groupe de quatre pour visiter les territoires avoisinants, allant mĂȘme Ă  bicyclette jusqu’à Numazu, au-delĂ  du col de Hakone. Un des Ă©vĂ©nements les plus lointains dont frĂšre Ishii se souvienne est l’annonce du “Nom nouveau”, celui de tĂ©moins de JĂ©hovah, en 1931. Un frĂšre travaillant Ă  la filiale de Tokyo avait construit un rĂ©cepteur de radio Ă  ondes courtes, qui leur permit de suivre le programme de l’assemblĂ©e de Columbus, aux États-Unis ; Junzo Akashi en donnait l’interprĂ©tation. Ils entendirent donc frĂšre Rutherford proposer l’adoption du “Nom nouveau” et les acclamations de tous les assistants. Au mĂȘme moment, les frĂšres de Tokyo unissaient leurs voix Ă  celles des congressistes ! Les tĂ©moins de Tokyo apprirent que des voitures munies de haut-parleurs Ă©taient largement utilisĂ©es aux États-Unis. Aussi, un frĂšre menuisier construisit-​il une grande caisse comprenant des fenĂȘtres et une double porte Ă  l’arriĂšre, qu’il monta sur un chĂąssis de voiture. À l’intĂ©rieur, il y avait des Ă©tagĂšres sur lesquelles Ă©taient rangĂ©s des hamacs, des publications, des ustensiles de cuisine et des provisions. Un frĂšre poussait le vĂ©hicule au moyen d’une poignĂ©e Ă  l’arriĂšre, tandis que d’autres le tiraient par une grosse corde accrochĂ©e Ă  l’avant. On l’appelait le “Grand JĂ©hu”. Au moyen du “Grand JĂ©hu”, les frĂšres ont prĂȘchĂ© le long de la route menant de Tokyo Ă  Shimonoseki, sur une distance de 1 100 kilomĂštres. Ils avaient Ă©galement des petites remorques, ou “Petits JĂ©hu”, tirĂ©es par des bicyclettes et numĂ©rotĂ©es de 1 Ă  5. À l’aide d’un “Petit JĂ©hu”, deux jeunes frĂšres ont rendu tĂ©moignage jusqu’à Hokkaido. Par la suite, frĂšre et sƓur Ishii furent de nouveau nommĂ©s colporteurs. Le 21 juin 1939, tous deux furent arrĂȘtĂ©s ainsi que d’autres membres de la Todaisha. À cette Ă©poque-​lĂ , ils se trouvaient Ă  Kure. On les emmena d’abord Ă  Hiroshima puis Ă  Sendai, ville situĂ©e plus au nord. LĂ , on leur fit subir de nombreux contre-interrogatoires. L’inspecteur de police qui les interrogeait leur dit “La Todaisha se prĂ©tend chrĂ©tienne, mais c’est en rĂ©alitĂ© une organisation secrĂšte juive, la KKK.” Dans leur cellule en bĂ©ton, la chaleur de l’étĂ© Ă©tait insupportable, alors qu’en hiver le froid les transperçait jusqu’aux os. L’hygiĂšne laissait beaucoup Ă  dĂ©sirer, il y avait des puces et des poux en abondance, et on ne leur permettait d’aller aux toilettes qu’à certaines heures. Ils dĂ©pĂ©rissaient et s’évanouissaient souvent. D’une cellule voisine, ils pouvaient entendre les cris dĂ©mentiels d’un soldat que la guerre avait rendu fou. Pendant une annĂ©e entiĂšre on leur interdit toute lecture. Ils Ă©taient heureux de pouvoir respirer l’air frais chaque fois qu’on les emmenait pour l’interrogatoire. Un jour, frĂšre Ishii essaya d’utiliser la Bible, mais l’officier lui dit “Ne rĂ©pondez pas d’aprĂšs la Bible. Utilisez vos propres termes. Vous ĂȘtes possĂ©dĂ© des dĂ©mons Ă  force de toujours utiliser la Bible.” Tandis qu’il tentait d’expliquer les enseignements bibliques en ses propres termes, la colĂšre de l’officier Ă©clata sur son visage. Il dit “Dans ces conditions, nous allons interrompre l’interrogatoire et vous n’aurez rien Ă  manger ce soir. RĂ©flĂ©chissez bien lorsque vous serez dans votre cellule.” On les ramena donc dans leur cellule obscure. Le jour suivant, on les en sortit pour un nouvel interrogatoire, auquel assistait l’inspecteur adjoint. “Pourquoi ne vous libĂ©rez-​vous pas des dĂ©mons ?” cria-​t-​il, tout en frappant frĂšre Ishii sur la tĂȘte et au visage avec une corde. Ils entendaient d’autres frĂšres, qui Ă©taient battus avec des Ă©pĂ©es en bambou et jetĂ©s Ă  terre. Un jour, l’inspecteur s’emporta, jeta la Bible de frĂšre Ishii par terre, la piĂ©tina et le regardant en face lui dit “N’ĂȘtes-​vous pas fĂąchĂ© ?” “Cela ne me fait pas plaisir, mais je ne suis pas fĂąchĂ©â€, rĂ©pondit frĂšre Ishii. Comme l’inspecteur ne comprenait pas, il ajouta “La Bible n’est qu’un livre. Ce n’est pas ce livre qui nous sauvera. Mais nous avons reçu la promesse d’ĂȘtre sauvĂ©s si nous observons les enseignements de la Parole de Dieu et que nous y croyions et les mettions en pratique.” L’inspecteur ramassa la Bible, prit un mouchoir et l’essuya avec respect, puis il la replaça sur le bureau. Au cours de l’interrogatoire de frĂšre Ishii, un policier lui soumit une dĂ©claration de Junzo Akashi faite sous serment ; ceci l’étonna beaucoup car il Ă©tait clair qu’Akashi avait dĂ©viĂ© de la vĂ©ritĂ©. Les policiers lui demandĂšrent “Croyez-​vous Akashi ?” Il dit “Non. Akashi n’est qu’un homme imparfait. Aussi longtemps qu’il suit fidĂšlement les principes de la Bible, il peut ĂȘtre utilisĂ© par Dieu comme un vase Ă  son usage. Toutefois, comme son tĂ©moignage a totalement changĂ©, il n’est plus mon frĂšre et je n’ai plus aucune relation avec lui.” Dans son tĂ©moignage, Akashi avait dĂ©clarĂ© que lui-​mĂȘme Ă©tait le Christ. Au cours du contre-interrogatoire de frĂšre Ishii, l’officier essaya de lui faire dire que le Japon subirait la dĂ©faite vers le 15 septembre 1945. Mais frĂšre Ishii rĂ©pondit “Je ne suis pas prophĂšte pour annoncer quoi que ce soit Ă  l’avance concernant l’annĂ©e, le mois et le jour. Cependant, la victoire ne viendra pas au moyen de l’alliance des puissances de l’Axe.” Quelque temps plus tard, cet inspecteur de police fut rĂ©voquĂ©, tandis qu’on relĂąchait frĂšre Ishii. Il retourna Ă  Kure. AprĂšs la guerre, il reprit contact avec l’organisation de JĂ©hovah quand, en compagnie de son fils ĂągĂ© de six ans qu’il avait adoptĂ© aprĂšs sa libĂ©ration, il assista Ă  la premiĂšre assemblĂ©e d’aprĂšs-guerre organisĂ©e Ă  Tarumi, Kobe, en dĂ©cembre 1949. Au cours des derniĂšres annĂ©es, sƓur Ishii a Ă©tĂ© un pionnier ordinaire trĂšs actif et frĂšre Ishii a servi en qualitĂ© de pionnier temporaire. À la maniĂšre du colporteur qu’il avait Ă©tĂ©, il a placĂ© 147 livres en un mois. FrĂšre Ishii Ă©crivit “Nous nous rĂ©jouissons de continuer Ă  recevoir la nourriture spirituelle au temps convenable. Quand de jeunes pionniers spĂ©ciaux furent envoyĂ©s ici, Ă  Kure, une congrĂ©gation a Ă©tĂ© Ă©tablie. Cette congrĂ©gation progresse et connaĂźt l’accroissement. Nous avons maintenant deux pionniers spĂ©ciaux, dix-sept pionniers ordinaires et trente-six proclamateurs, soit au total cinquante-cinq tĂ©moins. Dimanche, 133 personnes Ă©taient prĂ©sentes au discours public du surveillant de circonscription.” C’était en 1971; en juin 1972, frĂšre Ishii est mort, aprĂšs avoir rendu un tĂ©moignage remarquable Ă  l’hĂŽpital Ă  propos de la question du sang. Son fils est devenu pionnier spĂ©cial et surveillant dans la congrĂ©gation de Kobe Tarumi, et plus rĂ©cemment dans la congrĂ©gation de Hiroshima Ouest. Une des familles que sƓur Ishii trouva au dĂ©but de son activitĂ© de colporteur a Ă©galement accompli un immense travail pour la vĂ©ritĂ©. Il s’agit de la famille Miura, qui habitait la petite ville d’Ishinomori, Ă  environ quarante kilomĂštres au nord de Sendai. Quand Katsuo Miura se maria au printemps de 1931, il avait vingt-quatre ans, et sa femme, Hagino, dix-sept ans. SƓur Ishii avait remis Ă  Katsuo Miura les livres La Harpe de Dieu et DĂ©livrance, ainsi que d’autres manuels, et celui-ci ne tarda pas Ă  discerner qu’ils renfermaient la vĂ©ritĂ©. Il se rendit au siĂšge de la Todaisha Ă  Tokyo, et de son cĂŽtĂ©, Junzo Akashi visita les Miura Ă  Ishinomori. C’est lĂ  qu’en octobre 1931, Akashi les “baptisa” en les aspergeant d’eau dans leur baignoire. Comme beaucoup d’autres ils ont d’ailleurs dĂ» ĂȘtre rebaptisĂ©s par la suite. En novembre, Katsuo et Hagino Miura devenaient colporteurs. Les Miura vendirent tous leurs biens aux enchĂšres et se rendirent au bureau de la Todaisha Ă  Tokyo. Ils louĂšrent une piĂšce Ă  proximitĂ©, Ă  Suginami-Ku. Le lendemain, ils commencĂšrent Ă  aller de porte en porte, sans que personne ne les forme, tant ils Ă©taient zĂ©lĂ©s et dĂ©sireux de diffuser le message du Royaume contenu dans La Tour de Garde et L’Âge d’Or. À l’époque, il n’y avait pas de rĂ©unions et ils prĂȘchaient par eux-​mĂȘmes. Chaque jour, de neuf heures du matin Ă  quatre heures de l’aprĂšs-midi, ils allaient de porte en porte ; les jours de pluie, ils ne sortaient pas mais restaient chez eux pour Ă©tudier ensemble la Bible. FrĂšre et sƓur Miura ont visitĂ© de nombreux quartiers de la ville de Tokyo, et en 1933 ils se dĂ©placĂšrent Ă  Kobe. C’est lĂ  qu’en 1934 sƓur Miura donna naissance Ă  son fils, Tsutomu. Elle continua son service de pionnier mĂȘme pendant les neuf mois de sa grossesse, tant son zĂšle Ă©tait grand. Au printemps de 1935, les Miura se rendirent dans le Honshu occidental, oĂč ils poursuivirent leur activitĂ© de pionniers dans les villes de Kure, de Yamaguchi et de Tokuyama ; ils s’installĂšrent finalement Ă  Hiroshima, oĂč ils partagĂšrent une maison louĂ©e avec deux autres familles. Les Miura figuraient parmi ceux que la police arrĂȘta le 21 juin 1939. On les incarcĂ©ra Ă  la prison d’Hiroshima, tandis qu’on envoya leur jeune fils chez sa grand-mĂšre, Ă  Ishinomori. Huit mois plus tard, sƓur Miura fut relĂąchĂ©e, si bien qu’elle aussi retourna dans le nord pour s’occuper de son enfant. FrĂšre Miura attendit plus de deux ans en prison avant d’ĂȘtre jugĂ©. Ses premier et second procĂšs se dĂ©roulĂšrent Ă  huis clos, et sa demande en appel fut rejetĂ©e. Étant donnĂ© que le tribunal lui offrait une excellente occasion de rendre tĂ©moignage, il fit de son mieux pour parler du Royaume de Dieu. L’officier qui l’interrogeait Ă©tait furieux contre lui, le considĂ©rant comme un mauvais patriote. On le tira par les cheveux et il subit d’autres mauvais traitements. AprĂšs trois ans de prison, il fut reconnu coupable d’avoir violĂ© la loi sur la prĂ©servation de la paix, et condamnĂ© Ă  cinq ans de prison. Le juge lui dit qu’à moins d’abandonner sa foi, il resterait en prison jusqu’à la fin de ses jours. Mais il continuait de puiser force et rĂ©confort dans la Bible. Finalement, Katsuo Miura fut libĂ©rĂ© de la prison d’Hiroshima. De quelle façon ? Laissons-​le raconter lui-​mĂȘme l’incident. “C’était au matin du 6 aoĂ»t 1945, sept ans aprĂšs mon arrestation. ... Soudain, il y eut un Ă©clair Ă©trange qui illumina le plafond de ma cellule. Cela ressemblait Ă  la foudre ou Ă  la lueur d’un Ă©clair de magnĂ©sium. Ensuite j’entendis un grondement terrible, comme si toutes les montagnes s’effondraient en mĂȘme temps. InstantanĂ©ment la cellule fut plongĂ©e dans d’épaisses tĂ©nĂšbres. Je me prĂ©cipitai la tĂȘte la premiĂšre sous mon matelas, afin d’échapper Ă  ce qui semblait ĂȘtre un gaz Ă©pais. AprĂšs sept ou huit minutes, je levai la tĂȘte et ... je regardai par la fenĂȘtre. Je fus frappĂ© de stupeur ! Les ateliers et les bĂątiments en bois de la prison avaient Ă©tĂ© soufflĂ©s. ... Le matin du troisiĂšme jour aprĂšs l’explosion, j’étais parmi les quarante-cinq dĂ©tenus que l’on avait attachĂ©s pour les conduire Ă  la gare situĂ©e trois kilomĂštres plus loin, en vue de les transfĂ©rer dans une autre ville. C’est alors que j’ai vu l’ampleur des dĂ©gĂąts causĂ©s par le flĂ©au dĂ©vastateur qui s’était abattu. Tout n’était que ruines Ă  perte de vue. ... Chacun semblait dĂ©primĂ© et dĂ©sespĂ©rĂ©. Je fus finalement libĂ©rĂ© de prison deux mois aprĂšs l’explosion de la premiĂšre bombe atomique.” FrĂšre Miura rejoignit alors sa femme et son fils dans le nord du Japon. Lorsqu’en mars 1951 un groupe de cinq sƓurs missionnaires commencĂšrent Ă  parcourir la ville d’Osaka, le journal Asahi, qui est lu dans tout le pays, publia un article et une photo montrant comment elles s’adaptaient au mode de vie japonais. GrĂące Ă  cet article, frĂšre Miura reprit contact avec l’organisation de JĂ©hovah, aprĂšs douze ans d’isolement. Pendant plusieurs annĂ©es encore et jusqu’à sa mort, il servit de nouveau comme pionnier ordinaire, et sa femme entreprit par la suite le service de pionnier spĂ©cial. Leur fils Tsutomu grandit et devint pionnier ordinaire, puis pionnier spĂ©cial, surveillant de circonscription, surveillant de district et depuis qu’il est diplĂŽmĂ© de l’École biblique de Galaad Ă  New York, il sert comme traducteur Ă  la filiale de la SociĂ©tĂ© Ă  Tokyo. UN NOUVEAU DÉPART APRÈS LA SECONDE GUERRE MONDIALE Le Japon a connu des changements rĂ©volutionnaires aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. AprĂšs avoir reçu une nouvelle Constitution, le Japon se mit Ă  chercher sa voie par des moyens pacifiques et non plus belliqueux. Le shinto, le bouddhisme, le catholicisme et l’Alliance chrĂ©tienne protestante Kyodan avaient tous perdu la face aux yeux du peuple pour avoir soutenu la cause perdue du Japon durant la guerre. Aussi beaucoup de gens cherchaient-​ils Ă  combler ce vide religieux. En l’espace de quelques annĂ©es, des centaines de nouvelles sectes bouddhistes ou shinto virent le jour, chacune suivant un chef humain. L’une d’elles, la Soka Gakkai, est issue du bouddhisme Nicheren ; elle est trĂšs active sur le plan politique et prĂ©tend rĂ©unir dix millions d’adhĂ©rents, beaucoup d’entre eux ayant Ă©tĂ© convertis par la force. Mais un grand nombre de Japonais dĂ©sirent ardemment connaĂźtre la vĂ©ritĂ©. L’empereur Hirohito Ă©tait tombĂ© de son piĂ©destal lorsque le 1er janvier 1946 il renonça publiquement Ă  son statut divin. On dit que l’empereur lui-​mĂȘme aurait suggĂ©rĂ© au gĂ©nĂ©ral MacArthur que le christianisme devienne la religion d’État. Avec sagesse, le gĂ©nĂ©ral refusa cette proposition et proposa plutĂŽt que le peuple amĂ©ricain envoie dix mille missionnaires au Japon. C’est ainsi que la porte fut ouverte aux missionnaires de la Watch Tower. Les conditions Ă©taient maintenant trĂšs diffĂ©rentes de celles dĂ©crites par le pasteur Russell avant 1914, quand “les missionnaires Ă©taient considĂ©rablement dĂ©couragĂ©s”. Le culte fanatique shinto ayant perdu de son prestige, les Japonais avaient enfin le droit de rĂ©flĂ©chir par eux-​mĂȘmes. Ils pouvaient dĂ©sormais se nourrir des vĂ©ritĂ©s bibliques et apprĂ©cier profondĂ©ment JĂ©hovah et son Royaume. En outre, ils avaient eux-​mĂȘmes Ă©tĂ© victimes des Ă©vĂ©nements critiques annoncĂ©s dans la prophĂ©tie biblique, Ă©vĂ©nements qui devaient marquer les “derniers jours”. Ils Ă©taient donc en situation de comprendre le puissant message biblique pour notre Ă©poque. Vers la fin de 1947, le surveillant de filiale d’Hawaii, Donald Haslett, reçut une lettre du prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© Watch Tower, frĂšre Knorr, lui demandant “Qui d’entre les frĂšres hawaiiens accepterait d’aller au Japon aprĂšs avoir Ă©tĂ© diplĂŽmĂ© de l’École de Galaad ?” Quand Shinichi et Masako Tohara qui avaient trois jeunes enfants, Jerry et Yoshi Toma et Elsie Tanigawa se portĂšrent volontaires, frĂšre Haslett demanda Ă  frĂšre Knorr “Et pourquoi pas les Haslett ?” Donald et Mabel Haslett se joignirent donc aux huit Hawaiiens d’origine japonaise et entreprirent le long voyage qui devait les amener, en plein cƓur de l’hiver, de la rĂ©gion tropicale d’Hawaii Ă  New York, et finalement Ă  South Lansing, oĂč ils arrivĂšrent en janvier 1948. LĂ , frĂšre Tohara enseigna le japonais Ă  vingt-deux Ă©lĂšves de la onziĂšme classe de l’École de Galaad, qui avaient Ă©tĂ© choisis parmi un groupe de soixante-dix volontaires pour servir au Japon. Elsie Tanigawa l’aida dans sa tĂąche. La SociĂ©tĂ© fournit Ă  frĂšre Haslett une jeep rouge avec laquelle Mabel et lui traversĂšrent les États-Unis, en automne 1948. Ils s’embarquĂšrent pour Hawaii, oĂč Mabel dut rester quelque temps tandis que Donald voguait vers le Japon. Il arriva Ă  Tokyo au dĂ©but de janvier 1949. Il Ă©tait impossible de trouver une chambre d’hĂŽtel ; les services de l’armĂ©e amĂ©ricaine coopĂ©rĂšrent aimablement en autorisant frĂšre Haslett Ă  demeurer pendant un mois Ă  l’hĂŽtel Dai-Ichi, quartier gĂ©nĂ©ral de MacArthur. Chaque jour, Donald parcourait Tokyo en jeep, cherchant dans les ruines un local qui conviendrait Ă  l’installation d’une filiale. Les soldats lui disaient qu’il ne rĂ©ussirait pas. Cependant, aprĂšs un mois de recherches, il put acheter une grande demeure de style japonais, prĂšs de l’UniversitĂ© Keio, Ă  Minato-ku, Tokyo. En fĂ©vrier, alors qu’il faisait froid, frĂšre Haslett campa dans la maison ; pour se chauffer et pour cuisiner, il utilisait un brasero. Les vivres Ă©taient sĂ©vĂšrement rationnĂ©s. FrĂšre Haslett devait faire la queue avec les gens du voisinage pour recevoir sa ration de riz et une longue carotte ou quelques feuilles de chou. À ce moment-​lĂ , il prit des dispositions pour rencontrer quelques-uns des disciples de Junzo Akashi. La premiĂšre rĂ©union fut cordiale, mais lors de la seconde, les membres du groupe finirent par se mettre en colĂšre et se montrĂšrent violemment opposĂ©s Ă  la SociĂ©tĂ©. Afin de sortir de prison, la plupart d’entre eux avaient signĂ© un document par lequel ils renonçaient Ă  JĂ©hovah et Ă  son service. Il Ă©tait Ă©vident qu’ils avaient totalement perdu l’esprit de JĂ©hovah. C’est alors que Mabel Haslett reçut son visa pour entrer au Japon. Elle y arriva par avion le 7 mars 1949. Dans la grande maison vide, frĂšre et sƓur Haslett s’habituĂšrent Ă  dormir sur des matelas futon, sous une moustiquaire et en compagnie de quelques rats. Plus tard, en mars, Jerry et Hoshi Toma arrivĂšrent par bateau. La famille Tohara et Elsie Tanigawa les rejoignirent en aoĂ»t. À partir du mois de mars, ils commencĂšrent Ă  rĂ©pandre le message du Royaume dans les environs immĂ©diats de la filiale de Tokyo. Cependant, ils ne disposaient pratiquement pas de publications et mĂȘme les Hawaiiens devaient s’adapter au japonais parlĂ© Ă  Tokyo. Les missionnaires remettaient Ă  leur interlocuteur une feuille de papier polycopiĂ©e intitulĂ©e “Ce que la Bible enseigne clairement”, en lui disant simplement “veuillez lire”. SƓur Haslett se souvient trĂšs bien de sa premiĂšre nouvelle visite. Une dame ĂągĂ©e lui avait demandĂ© des exemplaires supplĂ©mentaires de la feuille polycopiĂ©e. “Elle s’intĂ©resse certainement Ă  notre message”, pensait sƓur Haslett. Mais lorsqu’elle revint voir cette dame, elle constata que celle-ci avait posĂ© les feuilles renfermant le prĂ©cieux message sur certaines plantes du jardin, croyant que ces “papiers saints” faciliteraient la croissance des plantes. Un jour, deux instituteurs japonais se prĂ©sentĂšrent Ă  la filiale et demandĂšrent Ă  frĂšre Haslett s’il accepterait d’enseigner la Bible aux enfants de leur Ă©cole. Ainsi, tous les samedis matin, les Haslett se rendaient en jeep Ă  l’école secondaire Toride. Donald enseignait les Ă©lĂšves les plus ĂągĂ©s et Mabel s’occupait des plus jeunes. Leur manuel d’étude Ă©tait La Harpe de Dieu en japonais, et ils en avaient Ă©galement un exemplaire en anglais. Par la suite, ces leçons cessĂšrent ; mais plus de vingt ans aprĂšs, Mabel eut l’agrĂ©able surprise d’ĂȘtre abordĂ©e Ă  la Salle du Royaume de la filiale de Tokyo par une mĂšre et son enfant. Celle-ci tenait Ă  la main une photographie reprĂ©sentant les enfants de l’école Toride ; Mabel possĂ©dait la mĂȘme dans son propre album. Cette maman figurait sur cette photo, et des annĂ©es plus tard, elle Ă©tait devenue proclamateur du Royaume. La graine semĂ©e il y a si longtemps avait portĂ© du fruit ! À Tokyo, Ă  la fin de l’annĂ©e de service 1949, sept missionnaires et huit proclamateurs locaux remettaient un rapport d’activitĂ©. Mais ce n’était lĂ  qu’un commencement. Aujourd’hui, dans ce quartier de Tokyo, proche de la filiale, d’oĂč les missionnaires commencĂšrent Ă  dĂ©ployer leur activitĂ©, il y a douze congrĂ©gations de tĂ©moins de JĂ©hovah. En juillet 1972, ces congrĂ©gations comptaient un total de 613 ministres du Royaume, dont 123 pionniers. Six autres missionnaires arrivĂšrent Ă  Yokohama le 31 dĂ©cembre 1949; il s’agissait de Percy et d’Ilma Iszlaub, d’Adrian Thompson, de Lloyd et de Melba Barry et de Lyn Robbins. Les missionnaires Ă©taient alors au nombre de seize, y compris les trois enfants Tohara. Parmi ces missionnaires arrivĂ©s en 1949, treize sont toujours dans le service Ă  plein temps au Japon et Ă  Okinawa, et aucun d’eux ne souhaiterait quitter le pays. L’ƒUVRE MISSIONNAIRE S’ÉTEND À KOBE Parmi les missionnaires arrivĂ©s en octobre, cinq furent dĂ©signĂ©s pour installer une nouvelle maison de missionnaires Ă  Kobe, Ă  environ 400 kilomĂštres au sud-ouest de Tokyo. Le gardien des bĂątiments militaires appartenant au S. C. A. P. commandant suprĂȘme des puissances alliĂ©es loua Ă  la SociĂ©tĂ© la demeure spacieuse d’un ancien nazi allemand, et plus tard, celle-ci acheta cette belle propriĂ©tĂ©. Ici, Ă  Tarumi, sur les bords de la mer IntĂ©rieure du Japon, les missionnaires se mirent au travail pour nettoyer la propriĂ©tĂ© ; les Haslett et les Tohara venaient les aider pendant leurs vacances. Depuis la maison, on apercevait des bateaux pittoresques avancer le long de la cĂŽte et l’on pouvait contempler des couchers de soleil fĂ©eriques sur l’üle Awaji. C’était un endroit charmant pour une maison de missionnaires. Pourtant, pendant plusieurs semaines, il fallut dormir sur le sol en bois. Il fut possible de rĂ©soudre en partie ce problĂšme, en coupant les hautes herbes du jardin pour en faire des matelas, et les missionnaires dormaient entiĂšrement habillĂ©s. Dans la salle Ă  manger, il y avait une grande cheminĂ©e, mais la fumĂ©e refusait obstinĂ©ment d’y monter et se rĂ©pandait partout. Pendant quelque temps, on cuisina et on se chauffa au moyen d’un brasero japonais, mais cela s’avĂ©ra dangereux, car plusieurs missionnaires furent incommodĂ©s par l’oxyde de carbone qui s’en dĂ©gageait. Ils ont heureusement survĂ©cu Ă  cela et Ă  d’autres difficultĂ©s. En ce temps-​lĂ , il n’y avait pas de cours accĂ©lĂ©rĂ© pour apprendre la langue. Les manuels Ă©taient rares et incomplets. On manquait de publications pour le service du champ, aussi Ă©tions-​nous forcĂ©s de prĂȘter aux uns et aux autres des chapitres polycopiĂ©s de “Que Dieu soit reconnu pour vrai !” en japonais. Pendant quelque temps, il nous fut possible d’avoir certaines publications d’avant-guerre en japonais, y compris le tome II du livre LumiĂšre ; encore fallait-​il rĂ©ussir Ă  convaincre les gens qu’il n’était pas nĂ©cessaire de lire d’abord le premier tome. Rendre tĂ©moignage de maison en maison n’était pas chose facile pour les missionnaires — pas plus d’ailleurs que pour les personnes qui les Ă©coutaient. À l’École de Galaad, on leur avait appris que yoroshii veut dire “bon”, mais on ne leur avait pas dit que dans certaines rĂ©gions yoroshii-wa Ă©quivaut Ă  un “non merci” trĂšs net. Aussi, au dĂ©but insistaient-​ils auprĂšs de ceux qui avaient dit “yoroshii-wa” jusqu’à ce que certains, de guerre lasse, acceptent des publications. À cette Ă©poque encore toute proche de la Seconde Guerre mondiale, les gens s’intĂ©ressaient beaucoup Ă  tout ce qui touchait le monde occidental, et l’on pouvait commencer des Ă©tudes bibliques dans de nombreux foyers, y compris ceux des personnes qui ne s’intĂ©ressaient pas vraiment Ă  la Bible. Plusieurs missionnaires conduisaient plus de trente Ă©tudes bibliques par semaine ! Certaines de ces premiĂšres Ă©tudes ont portĂ© de trĂšs bons fruits. Melba Barry relate que lors de sa premiĂšre matinĂ©e de service au Japon, elle fut aimablement reçue par une dame, Miyo Takagi, dans l’une des toutes premiĂšres maisons qu’elle visita. Le fait que des missionnaires aient traversĂ© un champ boueux pour arriver jusqu’à elle l’avait favorablement impressionnĂ©e. Pour les nouvelles visites, Melba et elle se servaient d’un dictionnaire japonais-​anglais, et finalement une excellente Ă©tude fut Ă©tablie. Jusqu’à ce jour, Miyo Takagi et sa voisine, qui s’est jointe Ă  l’étude, servent comme ministres du Royaume ; l’une d’elles a passĂ© plus de dix ans dans le service de pionnier ordinaire. La prĂ©dication au Japon pose des problĂšmes inhabituels. Dans les Ă©tudes bibliques, le missionnaire doit — autant que possible — prendre l’habitude de s’asseoir sur le sol, les jambes croisĂ©es, devant une table basse. Étant donnĂ© qu’il lui faut laisser ses chaussures sur le seuil de la maison avant d’entrer, il veillera Ă  ce que ses chaussettes soient toujours en bon Ă©tat ! Un jour qu’il s’apprĂȘtait Ă  quitter la maison oĂč il venait de conduire une Ă©tude biblique, l’un des missionnaires, Lloyd Barry, eut la dĂ©sagrĂ©able surprise de constater que ses chaussures avaient Ă©tĂ© volĂ©es ! Peu aprĂšs l’arrivĂ©e des missionnaires Ă  Kobe, on organisa la premiĂšre assemblĂ©e thĂ©ocratique au Japon. À quel endroit ? Dans la maison de missionnaires, Ă  Tarumi, Kobe. GrĂące Ă  ses piĂšces spacieuses, on logea plus de quarante personnes. Le terrain plus de 4 000 mĂštres carrĂ©s et le portique furent utilisĂ©s pour la cuisine et la cafĂ©tĂ©ria, tandis que la grande salle de sĂ©jour avait Ă©tĂ© transformĂ©e en salle d’assemblĂ©e. En cette occasion, Donald Haslett baptisa trois nouveaux proclamateurs dans un Ă©tablissement de bains situĂ© Ă  proximitĂ©. Les Japonais prennent leur bain trĂšs chaud ; aussi Ă  peine frĂšre Haslett Ă©tait-​il entrĂ© dans l’eau qu’il en ressortait prĂ©cipitamment, les jambes rouges comme des homards. Il fallut verser de nombreux seaux d’eau froide avant qu’il puisse y retourner pour baptiser les nouveaux frĂšres. Bien que l’assemblĂ©e ait Ă©tĂ© organisĂ©e du 30 dĂ©cembre au 1er janvier, la pĂ©riode de l’annĂ©e la plus chargĂ©e pour les Japonais, celle-ci fut un succĂšs. Le dimanche 1er janvier 1950, 101 personnes Ă©taient prĂ©sentes au discours public donnĂ© Ă  la salle de l’école de Tarumi, Ă  Kobe. Certains de ceux qui ont assistĂ© Ă  cette premiĂšre assemblĂ©e n’ont cessĂ© de progresser jusqu’à ce jour. Il y avait parmi eux une jeune Ă©coliĂšre de Tokyo, qui sert maintenant Ă  la filiale du Japon sous le nom de Madame Yasuko Miura, femme de Tsutomu Miura, dont nous avons parlĂ© prĂ©cĂ©demment. En fĂ©vrier 1950, les cinq missionnaires australiens de Kobe reçurent l’aide de cinq autres sƓurs venues de Nouvelle-ZĂ©lande et d’Australie, Ă  savoir Lois Dyer, Molly Heron, Moira Wesley Smith, Grace Bagnall et Nora Stratton. Si jamais on Ă©crivait l’histoire de ce groupe, cela ferait de nombreux volumes. Lois Dyer, originaire d’Australie occidentale, eut des ennuis au dĂ©but. Elle voulait dire “Je prĂȘche de maison en maison.” Mais Ă  cause de sa prononciation dĂ©fectueuse, cela donnait “Je tousse de maison en maison.” Il se trouve qu’elle Ă©tait vraiment enrhumĂ©e Ă  ce moment-​lĂ . En raison du problĂšme de la langue, les rĂ©unions organisĂ©es Ă  Kobe se tinrent exclusivement en anglais pendant quelques mois. Mais pour la CommĂ©moration, le 1er avril 1950, une personne qui s’intĂ©ressait Ă  la vĂ©ritĂ© servit d’interprĂšte. On invita donc tout le monde Ă  y assister. Cent quatre-vingts personnes Ă©taient prĂ©sentes ! Nous ne nous attendions pas Ă  pareille assistance. Les trois salles et le vestibule de la maison des missionnaires Ă©taient occupĂ©s et certains durent rester dehors, Ă©coutant par les fenĂȘtres ouvertes. AprĂšs le discours, on annonça que des dispositions avaient Ă©tĂ© prises pour le service du champ ; Ă  la surprise des missionnaires, trente-cinq nouveaux se prĂ©sentaient le lendemain matin pour participer Ă  la prĂ©dication. Chaque missionnaire emmena avec lui trois ou quatre compagnons, ce qui fit impression sur ceux Ă  qui ils rendirent tĂ©moignage. Les excellents progrĂšs rĂ©alisĂ©s Ă  Kobe permirent de former une congrĂ©gation dans cette ville, en avril 1950. À la fin de l’annĂ©e de service, cette congrĂ©gation comptait soixante proclamateurs, dont certains servent encore aujourd’hui comme pionniers spĂ©ciaux et surveillants de circonscription. La salle de sĂ©jour de la maison des missionnaires ne tarda pas Ă  devenir trop petite pour les rĂ©unions ; aussi, pendant plusieurs mois, celles-ci eurent lieu devant la maison, sur la vaste pelouse. Les assistants avaient le ciel pour toit, et la brise du large leur apportait une fraĂźcheur bienfaisante. On dĂ©nombra jusqu’à 120 assistants Ă  la rĂ©union de service et plus de vingt Ă©lĂšves masculins se firent inscrire Ă  l’École du ministĂšre thĂ©ocratique. Percy Iszlaub, premier surveillant de la congrĂ©gation de Kobe, “se battait” courageusement avec la langue. Un de ses discours, qu’aucune personne prĂ©sente n’oubliera jamais, Ă©tait basĂ© sur Jean 2115-17. N’étant pas grammairien, frĂšre Iszlaub tordit lĂ©gĂšrement le sens de la dĂ©claration de JĂ©sus Ă  Pierre. Au lieu de dire “Nourris mes petites brebis”, il dit “Mange mes petites brebis.” Évidemment, on avait compris ! Quand Ă©clata la guerre de CorĂ©e en juin 1950, huit missionnaires qui avaient dĂ» quitter la CorĂ©e par avion se prĂ©sentĂšrent un jour Ă  la maison de Kobe. Certes, il y avait suffisamment de place pour que la famille de missionnaires s’agrandisse et compte dix-huit membres, ce qui, d’ailleurs, permit de rendre un excellent tĂ©moignage dans le territoire de Kobe. Bien qu’une grande partie de la ville ne fĂ»t plus que pierres et dĂ©combres, par suite des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, les missionnaires cherchaient les “brebis” du Seigneur dans les caves, les baraques et les maisons rĂ©parĂ©es. En aoĂ»t 1950, les seize missionnaires qui Ă©taient encore Ă  Kobe conduisaient 359 Ă©tudes bibliques Ă  domicile. Ces missionnaires n’ont pas oubliĂ© le premier typhon de l’annĂ©e 1950; ce fut le plus terrible de tous ceux qu’ils ont connus. Le dimanche matin, ils Ă©taient tous sortis dans l’activitĂ© de maison en maison. Tout Ă  coup, le vent se mit Ă  gĂ©mir de plus en plus fort. Ils dĂ©cidĂšrent donc de quitter leurs territoires respectifs pour rentrer Ă  la maison. Certains y arrivĂšrent, mais d’autres ne rentrĂšrent qu’à minuit passĂ©, et dans un Ă©tat lamentable. Une sƓur fut bloquĂ©e dans un train pendant sept heures, tandis que d’autres s’abritĂšrent dans des gares Ă  l’épreuve du vent. La tempĂȘte arracha plus de quarante tuiles du toit de la maison des missionnaires et fit voler dans les vues des plaques de tĂŽle ondulĂ©e provenant d’autres toitures. Elle brisa Ă©galement les vitres des fenĂȘtres donnant sur l’escalier, et il fallut clouer Ă  la place des planches pour Ă©viter que les trombes d’eau n’inondent la maison. Quel soulagement lorsque la tempĂȘte fut passĂ©e et que le dernier missionnaire rentra sain et sauf ! Ilma Iszlaub Ă©tudiait avec des voisins, un docteur et sa famille. Quand Nora Stratton, l’une des sƓurs missionnaires, tomba malade, ce docteur la soigna pendant plus d’une annĂ©e, jusqu’à sa mort, et ne rĂ©clama pas Ă  la SociĂ©tĂ© le paiement des soins mĂ©dicaux. C’est lui qui, montrant du doigt le phare Ă©clairĂ© jour et nuit que l’on apercevait de la maison des missionnaires, dit un jour “Cette maison de missionnaires deviendra comme ce phare — une source de lumiĂšre spirituelle pour les gens du voisinage.” Comme il avait raison ! Renversant les superstitions bouddhistes, la vĂ©ritĂ© s’est remarquablement propagĂ©e dans la rĂ©gion de Kobe, et l’expansion n’a pas cessĂ©, mĂȘme aprĂšs que les missionnaires eurent emmĂ©nagĂ© dans une maison situĂ©e plus au centre de leur territoire, en avril 1954. Dans les quartiers proches des maisons de missionnaires d’oĂč l’activitĂ© de prĂ©dication a dĂ©butĂ©, il y a maintenant onze congrĂ©gations qui comptaient 730 proclamateurs en juillet 1972, dont 76 pionniers. DES MISSIONNAIRES S’INSTALLENT À NAGOYA À partir d’octobre 1950, Don et Earlene Steele, Scott et Alice Counts, Gladys et Grace Gregory, Norrine Miller et Flo Manson, les huit missionnaires qui Ă©taient arrivĂ©s de CorĂ©e, furent affectĂ©s Ă  Nagoya, situĂ©e Ă  environ cent soixante kilomĂštres de Kobe. La SociĂ©tĂ© y avait rĂ©cemment achetĂ© une maison spacieuse typiquement japonaise sol revĂȘtu de nattes en paille, portes en papier, etc. Pour avoir un peu d’intimitĂ© dans les piĂšces japonaises aux murs en papier, il faut acquĂ©rir une certaine philosophie qui consiste Ă  ne pas tenir compte de ceux qui sont tout prĂšs ou Ă  faire comme s’ils n’étaient pas lĂ . Les missionnaires mirent du temps Ă  s’adapter, et ils avaient l’habitude de plaisanter au sujet de “la demi-intimitĂ© de notre chambre”. Tout comme les premiers missionnaires arrivĂ©s au Japon, ceux de Nagoya apprirent la langue au prix de nombreuses difficultĂ©s et de fautes commises dans le service du champ. Les missionnaires de Nagoya constatĂšrent que l’autoritĂ© des parents Ă©tait encore trĂšs puissante au sein de la famille. Il n’était pas rare qu’un homme ou une femme ĂągĂ© de plus de cinquante ans dise que sa mĂšre ou son pĂšre ne lui permettait pas d’étudier la Bible. Le pĂšre ou la mĂšre en question avait peut-ĂȘtre quatre-vingts on quatre-vingt-dix ans et Ă©tait atteint de sĂ©nilitĂ©, mais il n’en continuait pas moins Ă  diriger la famille. Une jeune fille qui se mariait devenait virtuellement l’esclave de sa belle-mĂšre. Une sƓur ĂągĂ©e tira parti, avec tact, de cette coutume, en laissant Ă  sa belle-fille les corvĂ©es mĂ©nagĂšres pour entreprendre le service de pionnier ordinaire, dans lequel elle persĂ©vĂšre depuis plus de quinze ans. Par la suite, son mari, son fils et sa belle-fille ont tous acceptĂ© la vĂ©ritĂ©, ce qui a rĂ©ellement uni la famille. Gladys Gregory nous parle d’une famille qui habitait tout prĂšs de la maison des missionnaires, et avec laquelle elle a Ă©tudiĂ© la Bible. Pendant la guerre, alors que le mari Ă©tait soldat, la femme faisait pousser des lĂ©gumes dans des petites parcelles de jardin prĂšs de sa maison. De plus, un bĂ©bĂ© attachĂ© dans le dos, et tenant deux autres enfants par la main, elle avait l’habitude de faire des kilomĂštres Ă  pied dans la campagne pour se procurer du riz. Le visage hĂąlĂ©, vĂȘtue d’un kimono, les cheveux attachĂ©s Ă  la mode japonaise, elle paraissait plus que son Ăąge, et pourtant, elle n’avait que trente ans. Quand les missionnaires visitĂšrent cette famille pour la premiĂšre fois, celle-ci Ă©tait prĂȘte Ă  les Ă©couter, et tous ses membres se rĂ©unirent pour Ă©tudier. Ils furent parmi les premiers proclamateurs de Nagoya. SƓur Gregory et la mĂšre des trois enfants devinrent insĂ©parables. SƓur Gregory lui enseignait la vĂ©ritĂ© ; la mĂšre, en retour, lui apprenait le japonais. Au dĂ©but, on disait de sƓur Gregory qu’elle parlait japonais comme son amie, mais par la suite, c’était plutĂŽt l’amie qui parlait avec l’accent Ă©tranger de sƓur Gregory. Les membres de cette famille avaient Ă©tĂ© bouddhistes ; toutefois, quand le temple proche de chez eux fut bombardĂ© et que les images s’avĂ©rĂšrent impuissantes Ă  le protĂ©ger, ils ont commencĂ© Ă  chercher ailleurs la vĂ©ritĂ©. Ce sont les missionnaires de la SociĂ©tĂ© qui les ont aidĂ©s Ă  la trouver. Un jour, un jeune homme arriva juste Ă  la fin de la rĂ©union publique, mais un missionnaire prit des dispositions pour Ă©tudier avec lui. Aujourd’hui, Eiji Usami est le surveillant de ville de Nagoya, et il imprime de grandes quantitĂ©s de feuilles d’invitation pour la SociĂ©tĂ©. Un autre missionnaire commença Ă  Ă©tudier avec un jeune homme, Isamu Sugiura, qui avait appris l’anglais en suivant des cours donnĂ©s Ă  la radio. Il devint l’un des tout premiers proclamateurs de Nagoya. Depuis lors, il a reçu une formation Ă  l’École de Galaad, a servi en qualitĂ© de surveillant de circonscription, de district et d’instructeur Ă  l’École du ministĂšre du Royaume, et maintenant il fait partie de la famille du BĂ©thel de Tokyo. La deuxiĂšme assemblĂ©e thĂ©ocratique organisĂ©e au Japon eut lieu Ă  Nagoya, en octobre 1950. Cette fois encore, on fit en sorte que la plupart des congressistes soient logĂ©s Ă  la maison de missionnaires ; afin de s’assurer quelque confort, certains proclamateurs japonais avaient mĂȘme apportĂ© leur literie, d’aussi loin que Kobe. On donna Ă  cette assemblĂ©e le nom d’assemblĂ©e des “patates douces” ; tout le riz disponible ayant Ă©tĂ© consommĂ© au premier repas, la cafĂ©tĂ©ria servit des patates douces les deux jours suivants. AprĂšs avoir Ă©tĂ© utilisĂ©e pendant exactement dix ans, la maison de Nagoya fut vendue en aoĂ»t 1960, et les missionnaires s’installĂšrent dans d’autres maisons. Un excellent tĂ©moignage fut rendu Ă  partir de cette maison. Jugez-​en plutĂŽt dans le territoire oĂč les missionnaires ont commencĂ© Ă  exercer leur activitĂ©, il y avait en juillet 1972 dix congrĂ©gations comprenant un total de 608 proclamateurs du Royaume, dont 71 pionniers. LES MISSIONNAIRES S’INSTALLENT DANS LA VILLE INDUSTRIELLE D’OSAKA Depuis bien longtemps dĂ©jĂ , la ville d’Osaka, situĂ©e Ă  l’est de Kobe, avait entendu le message biblique. Comme nous l’avons dit plus haut, c’est lĂ  qu’en 1928, Jizo Ishii et sa femme avaient Ă©tĂ© touchĂ©s par la vĂ©ritĂ©. Toutefois, les premiers missionnaires de la SociĂ©tĂ© qui s’installĂšrent dans cette rĂ©gion eurent un problĂšme Ă  rĂ©gler. Un groupe d’Osaka, qui se prĂ©tendait dĂ©tenteur de la vĂ©ritĂ©, assista Ă  la premiĂšre assemblĂ©e tenue Ă  Tarumi, Kobe, pendant la pĂ©riode de la nouvelle annĂ©e 1950. Mais leur cĂ©lĂ©bration bruyante de la nouvelle annĂ©e et leur mode de vie attestĂšrent qu’ils Ă©taient loin de suivre les principes bibliques. Leur “chef” baptisait par aspersion et contre espĂšces sonnantes et trĂ©buchantes. Quand il devint nĂ©cessaire de les exclure, la plupart des membres de ce groupe se dispersĂšrent chacun de leur cĂŽtĂ©. On prit des dispositions pour qu’Adrian Thompson, l’un des missionnaires de Kobe, passe plusieurs jours chaque semaine Ă  Osaka pour aider et affermir la petite congrĂ©gation de cette ville. Le 21 mars 1951, cinq sƓurs missionnaires de la quinziĂšme classe de Galaad arrivĂšrent au Japon et se rendirent Ă  Osaka pour y ouvrir une maison de missionnaires. Dans un article leur souhaitant la bienvenue, le journal japonais Asahi les dĂ©crivit comme “des anges descendus du ciel au milieu des cerisiers en fleurs”. GrĂące Ă  l’excellent effet produit par cet article, les sƓurs missionnaires furent submergĂ©es de lettres, et des Ă©tudiants, des hommes d’affaires et d’autres venaient personnellement les voir pour demander une Ă©tude biblique. Sur le soir, des Ă©tudes se tenaient dans pratiquement chaque chambre de la maison des missionnaires. Les gens Ă©taient trĂšs pauvres Ă  cette Ă©poque, mais leur gĂ©nĂ©rositĂ© et leur dĂ©sir de partager allaient droit au cƓur. Ils apportaient des vases et des fleurs dont ils faisaient des bouquets pour la joie des yeux et du cƓur des missionnaires. Si, pour quelque raison, ils ne dĂ©siraient pas poursuivre leur Ă©tude, ils offraient un prĂ©sent, selon la coutume japonaise. Un jour, un homme vint dire qu’il cessait d’étudier parce que, selon ses propres termes, sa femme “se multipliait” et qu’il devait s’en occuper. D’un grand vase en forme d’urne, il sortit son cadeau d’adieu — une pieuvre vivante, qui Ă©tendait furieusement ses tentacules ! DĂšs leur arrivĂ©e Ă  Osaka, une nouvelle sƓur japonaise, Natsue Katsuda, se joignit aux missionnaires qui l’encourageaient Ă  entreprendre le service de pionnier. À cette fin, sƓur Katsuda vendit son commerce et cela fait maintenant vingt ans qu’elle est pionnier. D’autres tĂ©moins anciens dans la vĂ©ritĂ© ont Ă©galement persĂ©vĂ©rĂ© dans le service de pionnier jusqu’à ce jour. Une dizaine de frĂšres qui avaient surmontĂ© les dissensions survenues Ă  Osaka furent rebaptisĂ©s cette fois-​ci par immersion totale et gratuitement, et ils s’attachĂšrent aux justes principes de la Parole de JĂ©hovah. L’un d’eux, Otokichi Shiga, est encore surveillant de ville Ă  Osaka, et plusieurs autres sont surveillants de congrĂ©gation. À partir de juin 1951, Shinichi Tohara et sa famille quittĂšrent Tokyo pour la maison de missionnaires d’Osaka, oĂč frĂšre Tohara devint Ă©galement responsable de la congrĂ©gation. Un excellent travail a Ă©tĂ© accompli par les missionnaires jusqu’à leur dĂ©part d’Osaka, en fĂ©vrier 1953, et l’Ɠuvre continue Ă  se dĂ©velopper dans cette ville. Dans la rĂ©gion oĂč les missionnaires ont commencĂ© Ă  exercer leur activitĂ©, il y a maintenant dix-huit congrĂ©gations, qui comptaient 746 proclamateurs en juillet 1972, dont 132 pionniers. DANS LA VILLE PORTUAIRE DE YOKOHAMA Au printemps de 1951, quinze missionnaires anglais et australiens de la seiziĂšme classe de Galaad arrivĂšrent au Japon. Quatre frĂšres cĂ©libataires furent affectĂ©s Ă  la filiale de Tokyo, et trois couples et cinq sƓurs cĂ©libataires s’installĂšrent dans une grande maison de style japonais, que la SociĂ©tĂ© avait achetĂ©e Ă  Myorenji, Yokohama, le 1er mai. LĂ , ces missionnaires rencontrĂšrent certains problĂšmes. Pendant sept semaines, le prĂ©cĂ©dent propriĂ©taire continua d’occuper trois des onze chambres. Quand il rentrait de son travail, le soir, les missionnaires le questionnaient, lui demandant, par exemple “OĂč pouvons-​nous acheter du riz ?” C’était une question trĂšs simple, n’est-​ce pas ? Eh bien, il commençait par appeler sa femme ; celle-ci en discutait avec sa mĂšre. Puis, la mĂšre sortait pour se renseigner auprĂšs d’une voisine. Enfin, deux soirs plus tard, les missionnaires recevaient la rĂ©ponse “Il est rationnĂ©.” À vrai dire, presque toutes les denrĂ©es alimentaires Ă©taient rationnĂ©es. Les missionnaires devaient s’adresser Ă  de nombreux bureaux, fournir des photos en trois exemplaires, remplir des demandes, pour obtenir des carnets de tickets donnant droit Ă  certaines denrĂ©es telles que le riz, le sucre et le thĂ©. Au dĂ©but, toutes les personnes qui s’intĂ©ressaient au message venaient Ă  la maison de missionnaires pour Ă©tudier. Une sƓur conduisait jusqu’à onze Ă©tudes dans la mĂȘme journĂ©e ! Par la suite, les missionnaires s’efforcĂšrent de sortir de maison en maison le matin, mais au bout de quelques mois, ces onze serviteurs Ă  plein temps rapportaient 300 Ă©tudes bibliques Ă  domicile. En ce temps-​lĂ , les publications Ă©taient peu nombreuses. Pour les Ă©tudes, chaque missionnaire disposait de trois ou quatre feuilles polycopiĂ©es des chapitres du livre “Que Dieu soit reconnu pour vrai !” en japonais. Ils Ă©changeaient entre eux ces feuilles Ă  mesure qu’ils abordaient le nouveau sujet dans le cadre de l’étude. Ces feuilles Ă©taient trĂšs demandĂ©es, aussi ne pouvait-​on pas les prĂȘter aux personnes bien disposĂ©es pour qu’elles prĂ©parent leur Ă©tude. Gordon Dearn, premier serviteur de la maison de Yokohama, se souvient comme si c’était hier de sa premiĂšre Ă©tude biblique au Japon. L’homme connaissait trĂšs peu l’anglais, et frĂšre Dearn trĂšs peu le japonais. Ils donnaient davantage l’impression d’étudier le dictionnaire que les feuilles polycopiĂ©es. La congrĂ©gation de Yokohama fut formĂ©e le 1er mars 1952 et tenait ses rĂ©unions Ă  la maison de missionnaires. TrĂšs vite, un appel fut lancĂ© pour des pionniers. Un jeune Ă©tudiant, Keijiro Eto, vint dire Ă  frĂšre Dearn qu’il dĂ©sirait quitter son collĂšge pour ĂȘtre pionnier. Mais il avait une jambe paralysĂ©e. FrĂšre Dearn lui demanda donc si sa jambe le faisait souffrir. “Un peu”, rĂ©pondit-​il. FrĂšre Dearn ne pensait pas qu’il pourrait ĂȘtre pionnier, mais le jeune homme “fit un essai”, et il ne tarda pas Ă  ĂȘtre nommĂ© pionnier spĂ©cial ainsi que sa mĂšre, qui Ă©tait veuve, et sa sƓur, Yuriko et Hiroko Eto. Cette famille a accompli un remarquable travail en aidant Ă  la formation de nouvelles congrĂ©gations dans les villes de Kawasaki, de Yokosuka, de Shizuoka, de Mito et d’Odawara. Plus tard, le frĂšre estropiĂ© put servir en qualitĂ© de surveillant de circonscription pendant sept ans. Dans les congrĂ©gations qu’il visitait, personne ne pouvait prĂ©texter une mauvaise santĂ© pour ne pas sortir dans le champ. On vendit la maison de Yokohama en septembre 1957, et les missionnaires furent envoyĂ©s dans d’autres villes. Dans les territoires proches de cette maison, d’oĂč les missionnaires ont commencĂ© Ă  dĂ©ployer leur activitĂ©, il y a maintenant quatre Salles du Royaume et onze congrĂ©gations, qui comptaient 646 proclamateurs en juillet 1972, y compris 135 pionniers. LE PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ WATCH TOWER VISITE LE JAPON Cette visite eut lieu du 24 avril au 8 mai 1951, et elle marqua un tournant dans l’organisation et le dĂ©veloppement de l’Ɠuvre au Japon. Quand frĂšre Knorr arriva Ă  la base aĂ©rienne d’Haneda, le mardi soir, il fut saluĂ© par un groupe enthousiaste de quarante-cinq missionnaires et d’autres frĂšres venus lui souhaiter la bienvenue. Il Ă©tait tard, mais il se rendit quand mĂȘme Ă  la Salle du Royaume de la filiale de Tokyo et, Ă  la grande satisfaction de tous ceux qui Ă©taient prĂ©sents, il fit un compte rendu de son voyage en Orient. À partir du jeudi 26 avril, dĂ©buta la troisiĂšme assemblĂ©e thĂ©ocratique organisĂ©e au Japon. Elle se tint au Nihonishikai Kaikan, Ă  Kanda, Tokyo, et pendant quatre jours les missionnaires et les frĂšres locaux prĂ©sentĂšrent un programme trĂšs instructif, composĂ© de discours et de dĂ©monstrations. Un des points culminants de l’assemblĂ©e fut la publication, le premier soir, de la premiĂšre Ă©dition japonaise de La Tour de Garde. Les 1 000 exemplaires disponibles de ce numĂ©ro du 1er mai 1951 furent rapidement enlevĂ©s par les assistants, qui dĂ©siraient s’en servir dans le ministĂšre pendant l’assemblĂ©e. On annonça que 2 000 exemplaires de chaque Ă©dition seraient dĂ©sormais imprimĂ©s. Vingt et un ans plus tard, le numĂ©ro du 1er mai 1972 de La Tour de Garde en japonais Ă©tait imprimĂ© Ă  230 000 exemplaires. Le dimanche matin de l’assemblĂ©e, quatorze nouveaux frĂšres et sƓurs furent baptisĂ©s. L’aprĂšs-midi, la foule se pressait au Kyoritsu Kaikan, Ă  Kanda, oĂč devait ĂȘtre donnĂ© le discours public ; on compta une assistance de 700 personnes dont 500 au moins nouvellement intĂ©ressĂ©es Ă  la vĂ©ritĂ©, qui Ă©taient venues par suite de la grande publicitĂ© faite autour de cette rĂ©union. De mĂȘme que tous ses autres discours, le discours public de frĂšre Knorr fut trĂšs bien traduit par Kameichi Hanaoka, un frĂšre hawaiien qui Ă©tait venu au Japon quoique dĂ©jĂ  ĂągĂ©, pour aider Ă  y rĂ©pandre la vĂ©ritĂ©. FrĂšre Hanaoka continua par la suite Ă  servir au Japon ; il travailla quelque temps Ă  la filiale, puis il fut pionnier spĂ©cial et pionnier ordinaire pendant de nombreuses annĂ©es, participant Ă  la formation de beaucoup de nouvelles congrĂ©gations, et ceci jusqu’à sa mort survenue le 22 avril 1971, Ă  l’ñge de quatre-vingt-deux ans. AprĂšs l’assemblĂ©e, frĂšre Knorr visita rapidement la maison de missionnaires qu’abrite la filiale de Tokyo, ainsi que les quatre autres maisons de missionnaires du Japon. Il put ainsi se rendre compte des conditions de vie et de travail des Japonais, aprĂšs la guerre. Entre-temps, son secrĂ©taire, Milton Henschel, Ă©tait Ă©galement arrivĂ© au Japon, aprĂšs une visite prolongĂ©e Ă  TaĂŻwan, et il accompagna frĂšre Knorr dans son voyage. Au cours des deux semaines que frĂšre Knorr passa au Japon, il organisa efficacement l’Ɠuvre dans ce pays. Plus que jamais, les quarante-sept missionnaires Ă©taient dĂ©terminĂ©s Ă  aller de l’avant dans leur activitĂ©. Les quatre rĂ©unions publiques organisĂ©es rassemblĂšrent 1 730 personnes, et dĂ©jĂ  un nouveau maximum de 260 proclamateurs, y compris les missionnaires, Ă©tait enregistrĂ© en avril. Mais les champs Ă©taient mĂ»rs pour une rĂ©colte plus abondante ! ORGANISATION DU SERVICE DE LA CIRCONSCRIPTION Lors de sa visite au Japon en 1951, frĂšre Knorr nomma Adrian Thompson, l’un des missionnaires de Kobe, surveillant de circonscription. FrĂšre Thompson connaissait bien la langue et il Ă©tait Ă©galement qualifiĂ© pour l’enseigner aux nouveaux missionnaires. Voulez-​vous accompagner frĂšre Thompson dans sa circonscription ? Elle s’étend sur 3 000 kilomĂštres, d’un bout Ă  l’autre du Japon. Visitons d’abord la petite congrĂ©gation de Tokyo, qui comprend trente proclamateurs et neuf missionnaires. Certains de ses membres parcourent de grandes distances pour venir Ă  la Salle du Royaume, situĂ©e au centre de la ville, au BĂ©thel. Citons, par exemple, Joe Kopec, capitaine retraitĂ© de la marine marchande amĂ©ricaine, qui habite Chiba, Ă  une heure et demie de train de Tokyo. De Tokyo, frĂšre Thompson monte ensuite vers le nord, pour se rendre dans la petite ville d’Ishinomaki, prĂšs de Sendai, oĂč il a la joie de rencontrer la famille Miura, qui sert fidĂšlement depuis bien avant la Seconde Guerre mondiale. Puis, nous allons Ă  Wakkanai, Ă  la pointe la plus septentrionale d’Hokkaido, pour visiter l’unique personne manifestant de l’intĂ©rĂȘt dans cette grande Ăźle. De la plage de Wakkanai, frĂšre Thompson peut apercevoir, trĂšs loin Ă  l’horizon, l’üle Sakhaline qui appartient Ă  l’Union soviĂ©tique. La bonne nouvelle atteindra-​t-​elle un jour la SibĂ©rie ? Et au Japon, le message du Royaume sera-​t-​il proclamĂ© dans tout le pays ? À cette Ă©poque, en 1951, Ă  une ou deux exceptions prĂšs, les desseins de JĂ©hovah ne sont proclamĂ©s que dans les villes japonaises d’un million d’habitants ou plus. Le voyage de retour 1 550 kilomĂštres en train, de Wakkanai Ă  Yokohama, dure deux jours moins une heure. À Yokohama, oĂč il passe deux semaines, frĂšre Thompson donne chaque jour des cours accĂ©lĂ©rĂ©s de japonais aux missionnaires, une heure le matin et une heure le soir, et dans l’intervalle, il participe avec eux au service du champ. Il prend de nouveau la route pour visiter le groupe de missionnaires de Nagoya, oĂč il suit le mĂȘme programme, puis les congrĂ©gations et les maisons de missionnaires d’Osaka et de Kobe. À Kobe, Keisuke Sato, le premier pionnier japonais d’aprĂšs-guerre, est dans le service Ă  plein temps depuis aoĂ»t 1950. Par la suite, d’autres entreprennent Ă  leur tour le service de pionnier, y compris Asano Asayama, qui a connu la vĂ©ritĂ© par les livres du pasteur Russell alors qu’elle Ă©tait bonne chez une sƓur amĂ©ricaine ĂągĂ©e, Maud Koda, pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus tard, frĂšre Sato, sƓur Asayama, ainsi que d’autres tĂ©moins de Kobe, assisteront Ă  l’École de Galaad. FrĂšre Thompson passe ensuite une journĂ©e dans le train pour se rendre de Kobe Ă  Kure, situĂ©e Ă  l’ouest, prĂšs d’Hiroshima, oĂč il reste plusieurs jours pour Ă©tudier et prĂȘcher avec Jizo Ishii et sa famille, qui servent fidĂšlement depuis avant la guerre. De Kure, il prend le bateau pour Beppu, oĂč il arrive quelques heures plus tard. LĂ , il rend visite Ă  une sƓur amĂ©ricaine, femme d’un officier de l’armĂ©e d’occupation, qui s’efforce de rendre un excellent tĂ©moignage aux autres AmĂ©ricains ainsi qu’aux Japonais — en demandant Ă  sa bonne de lui servir d’interprĂšte. FrĂšre Thompson termine sa tournĂ©e par la ville la plus mĂ©ridionale du Japon, Ă  savoir Kagoshima. LĂ , il rencontre frĂšre Higashi, qui a connu la vĂ©ritĂ© avant la Seconde Guerre mondiale. Sa femme, ses cinq jeunes enfants et lui sont heureux de recevoir de plus amples explications sur la Bible, et frĂšre Higashi dĂ©cide d’ouvrir son foyer pour des rĂ©unions. FrĂšre Thompson n’avait que onze visites Ă  effectuer, mais sa circonscription s’étendait de Wakkanai Ă  Kagoshima. Aujourd’hui, il y a des congrĂ©gations florissantes dans ces deux villes extrĂȘmes, et des centaines d’autres Ă  l’intĂ©rieur de ce territoire. Par suite de l’accroissement rapide et de la formation de nouvelles congrĂ©gations, le nombre des circonscriptions est passĂ© Ă  vingt-cinq et celui des districts Ă  deux, pour l’annĂ©e de service 1973. ASSEMBLÉES DE CIRCONSCRIPTION AU JAPON Entre deux visites du surveillant de circonscription, on organisait des assemblĂ©es de circonscription. La premiĂšre eut lieu en octobre 1951, Ă  Osaka, et la deuxiĂšme en avril 1952, Ă  Kobe. Deux autres assemblĂ©es eurent encore lieu, l’une rĂ©unissant les tĂ©moins du nord du Japon et l’autre ceux du sud et de l’ouest. Ces premiĂšres assemblĂ©es ont laissĂ© un souvenir durable. Les missionnaires Ă©taient loin de possĂ©der la langue, pourtant tout le programme fut prĂ©sentĂ© en japonais, Ă  la grande joie des nouveaux frĂšres et des personnes bien disposĂ©es prĂ©sentes Ă  chacune de ces assemblĂ©es. En 1951, pratiquement toutes les denrĂ©es alimentaires Ă©taient soit rationnĂ©es soit vendues en petite quantitĂ© seulement. Les frĂšres japonais n’étaient pas riches, mais pour l’équivalent d’un franc français ou moins, de bons repas furent servis. Soit dit en passant, Ă  cette Ă©poque-​lĂ , les pionniers et les missionnaires ne recevaient pas de tickets de repas gratuits. Les missionnaires apprirent donc Ă  casser un Ɠuf cru sur leur riz du matin, et ils s’habituĂšrent Ă  boire de la soupe au petit dĂ©jeuner et Ă  manger le riz et le poisson avec des baguettes. Ils apprirent Ă©galement Ă  dormir sur des nattes en paille dans des dortoirs bondĂ©s de congressistes japonais. Tous ceux qui assistĂšrent Ă  ces premiĂšres assemblĂ©es s’émerveillent et se rĂ©jouissent en voyant l’augmentation du nombre des assistants Ă  notre Ă©poque. Lors de l’assemblĂ©e de circonscription organisĂ©e pour tout le Japon Ă  Kobe, au printemps 1952, il n’y eut que 410 personnes et 11 baptĂȘmes ; en revanche, les vingt-cinq assemblĂ©es de circonscription qui eurent lieu de mars Ă  juin 1972 rĂ©unirent 22 286 personnes, et il y eut 921 baptĂȘmes. IndĂ©niablement, JĂ©hovah a bĂ©ni les assemblĂ©es de circonscription et les visites des surveillants itinĂ©rants ! Ceux qui ont Ă©tĂ© les premiers Ă  participer Ă  cette activitĂ© au Japon sont trĂšs heureux de voir la prospĂ©ritĂ© actuelle. L’ƒUVRE DU ROYAUME SE DÉVELOPPE À OKINAWA C’est aprĂšs la Seconde Guerre mondiale que les habitants d’Okinawa commencĂšrent Ă  entendre parler de la vĂ©ritĂ©, grĂące Ă  un groupe de frĂšres philippins venus travailler sur l’üle dans les services administratifs amĂ©ricains. C’était en 1950. La premiĂšre personne d’Okinawa qui accepta la vĂ©ritĂ© fut Yoshiko Higa, qui sert maintenant comme pionnier spĂ©cial Ă  Kyushu, au Japon. Comme elle ne connaissait pas l’anglais et que les frĂšres philippins n’avaient pas appris le japonais, ils l’enseignaient en lui faisant lire une sĂ©rie de textes bibliques se rapportant Ă  un thĂšme bien dĂ©fini. Pendant la guerre, sƓur Higa ainsi que de nombreux autres habitants d’Okinawa s’étaient abritĂ©s dans les grands caveaux funĂ©raires que l’on trouve un peu partout sur les collines. La vue de ces os humains l’avait amenĂ©e Ă  la conclusion que les morts retournent Ă  la terre et que l’homme n’est pas immortel. Elle accepta donc immĂ©diatement ce que la Bible enseigne au sujet des morts, de la rĂ©surrection et de l’espĂ©rance du Royaume. Quand elle put lire la seule brochure disponible en japonais Ă  cette Ă©poque-​lĂ , La joie pour tous les hommes, son espĂ©rance s’affermit encore. Elle ne tarda pas Ă  prĂȘcher de maison en maison, devenant ainsi le premier tĂ©moin d’Okinawa. Étant donnĂ© que le clergĂ© local tardait Ă  offrir ses services, la station radiophonique “La voix des Ryu-Kyu” invita sƓur Higa Ă  parler rĂ©guliĂšrement de la Bible sur les ondes. Au cours de ces Ă©missions radiodiffusĂ©es, elle lisait des passages appropriĂ©s de La Tour de Garde rĂ©cemment publiĂ©e en japonais, y compris l’article “La voie de Dieu est une voie d’amour”. Ces Ă©missions eurent lieu de novembre 1952 au printemps 1953. À partir d’avril 1953, Lloyd Barry, surveillant de la filiale du Japon, eut la possibilitĂ© de visiter chaque annĂ©e Okinawa. La premiĂšre fois il y passa deux jours, durant lesquels il sortit dans le service du champ avec les proclamateurs pour les former. Il prĂ©sida Ă©galement les rĂ©unions, prononça un discours public en japonais et baptisa deux nouveaux proclamateurs. Il fit aussi deux visites Ă  trois jeunes soldats enfermĂ©s Ă  la prison militaire amĂ©ricaine pour la question de la neutralitĂ©. L’aumĂŽnier du rĂ©giment apprĂ©cia ces visites. En effet, ces trois jeunes gens se figuraient que prendre position pour la vĂ©ritĂ© signifiait refuser toute coopĂ©ration avec leurs supĂ©rieurs ; de plus, ils chantaient des cantiques du Royaume Ă  tue-tĂȘte, jour et nuit. Quand on leur expliqua Ă  l’aide de la Bible ce qu’est exactement la position de neutralitĂ©, et quelle doit ĂȘtre la conduite du chrĂ©tien, ils changĂšrent immĂ©diatement d’attitude, au grand soulagement des autoritĂ©s. Peu de temps aprĂšs, ils furent renvoyĂ©s aux États-Unis. SƓur Higa devint pionnier en mai 1954; trĂšs vite, elle s’aperçut qu’elle “pouvait y arriver” — le premier mois de son service, elle rapporta 175 heures, 260 nouvelles visites et 15 Ă©tudes bibliques. La plupart de ses premiĂšres Ă©tudes Ă©taient Ă  Shuri, l’ancienne capitale d’Okinawa ; son activitĂ© causait du tort Ă  l’Église de Shuri, au point que de nombreux membres la quittaient pour devenir tĂ©moins de JĂ©hovah. Certains d’entre eux furent baptisĂ©s Ă  l’occasion de la premiĂšre assemblĂ©e de circonscription tenue Ă  Okinawa, en janvier 1955, et d’autres devinrent pionniers. En 1963, Chukichi Une, surveillant de circonscription natif d’Okinawa, fut invitĂ© Ă  l’École de Galaad. Lorsqu’il revint en 1964, il prit des dispositions pour construire la premiĂšre Salle du Royaume d’Okinawa, Ă  Naha. L’Ɠuvre ne cessa de progresser, si bien qu’au cours de l’annĂ©e de service 1965, 234 proclamateurs furent actifs dans le champ, y compris 37 pionniers en moyenne. Okinawa Ă©tait trop Ă©loignĂ©e du Japon pour que celui-ci continuĂąt de diriger l’Ɠuvre dans cette Ăźle ; aussi, Ă  partir du 1er janvier 1966, une filiale sĂ©parĂ©e fut créée Ă  Okinawa. La famille Tohara quitta le Japon pour Okinawa, Shinichi Tohara Ă©tant nommĂ© surveillant de la filiale. LE NOMBRE DES MAISONS DE MISSIONNAIRES AUGMENTE AU JAPON — KYOTO Avec l’arrivĂ©e de sept autres missionnaires en avril 1952, une nouvelle maison de missionnaires fut ouverte Ă  Kyoto, prĂšs de l’UniversitĂ© “chrĂ©tienne” Doshisha. Cette maison a servi efficacement les intĂ©rĂȘts du Royaume pendant cinq ans et demi. Au dĂ©but, il n’y avait que quatre proclamateurs Ă  Kyoto. Comme les missionnaires n’avaient pas Ă©tudiĂ© le japonais Ă  Galaad, ils durent l’apprendre par eux-​mĂȘmes. Avec courage, ils se mettaient tous ensemble au travail chaque jour, avant et aprĂšs le service du champ. Kyoto, gardienne des traditions japonaises, s’enorgueillit de centaines de temples, de bouddhas et de dĂ©esses de la misĂ©ricorde. Rien d’étonnant Ă  ce que certains habitants ĂągĂ©s aient manifestĂ© une vive hostilitĂ© Ă  l’égard de ces â€œĂ©trangers”. La patience du missionnaire Ă©tait mise Ă  l’épreuve quand, tandis qu’il rendait tĂ©moignage Ă  un jeune homme qui Ă©coutait attentivement, la grand-mĂšre on le grand-pĂšre survenait et le chassait d’un geste, sans mĂȘme lui adresser la parole. Cependant, ceux qui acceptaient d’étudier se montraient hospitaliers Ă  l’égard des missionnaires, leur offrant des friandises locales. Un missionnaire, rĂ©cemment arrivĂ©, remarqua que lorsqu’il remerciait courtoisement son hĂŽte pour ses excellentes friandises, celui-ci continuait de lui en donner. Puisqu’il ne savait pas comment refuser poliment en japonais, il Ă©tait obligĂ© de manger ce qu’on lui offrait. Inutile de prĂ©ciser que ce problĂšme fut soulevĂ© lors de l’étude de la langue en commun. Au dĂ©but, les missionnaires trouvaient Ă©trange de s’asseoir sur le sol pour les Ă©tudes bibliques et les rĂ©unions, mais ils constatĂšrent que c’était une bonne façon de garder les pieds au chaud pendant l’hiver. DĂšs leur arrivĂ©e, les missionnaires organisĂšrent les rĂ©unions dans leur maison ; celles-ci se faisaient en japonais, bien que le missionnaire prĂ©sidant l’étude ne connaissait pas cette langue. Entre autres difficultĂ©s du dĂ©but, il dut apprendre Ă  interrompre le lecteur de La Tour de Garde Ă  la fin de chaque paragraphe. Quand le nombre des assistants augmenta, les rĂ©unions eurent lieu non plus Ă  la maison des missionnaires, mais dans une salle Ă  l’étage situĂ©e au-dessus du marchĂ© local, et plus tard dans un endroit plus appropriĂ©. Elisabeth Taylor, l’une des premiĂšres sƓurs missionnaires de Kyoto, qui sert maintenant Ă  Tokyo, se souvient d’avoir Ă©tudiĂ© avec une personne qui frĂ©quentait l’église, et qui est venue Ă  une rĂ©union par curiositĂ©. Depuis lors, elle n’en a pas manquĂ© une seule. Quelle joie pour sƓur Taylor de la voir devenir proclamateur, puis pionnier ! Elle a Ă©galement aidĂ© toute sa famille — son mari et ses trois enfants, Ă  devenir tĂ©moins ; deux de ses filles sont maintenant pionniers spĂ©ciaux. Peu de temps avant que les missionnaires ne quittent Kyoto pour d’autres territoires, l’un d’eux, Shozo Mima, Ă©tudia avec un ancien soldat de l’armĂ©e impĂ©riale. À cette Ă©poque, il Ă©tait clouĂ© au lit et n’avait jamais entendu parler de la Bible. Maintenant, il est au mieux de sa forme physique et spirituelle, et il persĂ©vĂšre dans le service de pionnier ordinaire depuis plus de douze ans. Sa femme est Ă©galement pionnier ordinaire, et lui est surveillant de ville Ă  Kyoto. Dans cette rĂ©gion, oĂč les missionnaires ont commencĂ© Ă  exercer leur activitĂ© alors qu’il n’y avait que quatre proclamateurs locaux dont trois sont maintenant pionniers ordinaires, il y a aujourd’hui huit congrĂ©gations, qui totalisaient 452 proclamateurs en juillet 1972, dont 80 pionniers. EXPANSION AU NORD — SENDAI En octobre 1952, Don et Mabel Haslett se rendirent Ă  Sendai pour y ouvrir la premiĂšre maison de missionnaires dans une ville de moins d’un million d’habitants, mais qui en compte quand mĂȘme plus de 500 000. Quand la maison de missionnaires d’Osaka fut fermĂ©e, Shinichi Tohara et sa famille s’installĂšrent Ă©galement Ă  Sendai, et ces anciens Hawaiiens s’acclimatĂšrent aux hivers plus froids du nord. Par la suite, des sƓurs missionnaires originaires d’Hawaii et du Canada les rejoignirent. La maison de missionnaires de Sendai a servi efficacement pendant six ans et demi. L’une des missionnaires canadiennes, Margaret Pastor, se souvient d’ĂȘtre arrivĂ©e Ă  Sendai juste Ă  temps pour assister Ă  une assemblĂ©e. Ses compagnes et elle ne connaissaient pas cinq mots de japonais, mais quelqu’un leur avait imprimĂ© de petits insignes annonçant l’assemblĂ©e et portant le nom et la congrĂ©gation du dĂ©lĂ©guĂ©. Elles ne comprenaient pas ce qui Ă©tait Ă©crit sur leurs insignes, mais les proclamateurs de Sendai, eux, comprenaient ; aussi, leur expliquaient-​ils par gestes que leurs insignes portaient le nom de la mĂȘme congrĂ©gation. C’est ainsi que les missionnaires firent connaissance avec leur nouvelle congrĂ©gation. Quand les missionnaires quittĂšrent Sendai, les proclamateurs locaux Ă©taient suffisamment nombreux pour suivre l’intĂ©rĂȘt suscitĂ© dans les Ă©tudes. Aujourd’hui, dans le territoire visitĂ© Ă  l’origine par les missionnaires de Sendai, il y a trois congrĂ©gations. LE PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ WATCH TOWER VISITE DE NOUVEAU LE JAPON AccompagnĂ© de Don Adams, frĂšre Knorr visita pour la deuxiĂšme fois le Japon du 21 au 27 avril 1956. Bien qu’il arrivĂąt Ă  une heure dix du matin, une vingtaine de missionnaires Ă©taient venus l’accueillir Ă  l’aĂ©roport. On en profita pour organiser une assemblĂ©e du 21 au 23 avril, qui se tint dans la belle salle Nakano-Ku Kokaido, situĂ©e dans la partie ouest de Tokyo. Ce territoire Ă©tait pratiquement vierge, aussi un excellent tĂ©moignage fut-​il rendu au moyen de 200 000 feuilles d’invitation, de 2 500 affiches et de 20 000 exemplaires d’un numĂ©ro spĂ©cial de RĂ©veillez-vous ! en japonais ce pĂ©riodique ayant reçu un trĂšs bon accueil depuis sa parution en janvier 1956, sans oublier la recherche de chambres de maison en maison. Les journaux nous firent Ă©galement une excellente publicitĂ©, annonçant l’assemblĂ©e et la visite de frĂšre Knorr. Le samedi aprĂšs-midi 21 avril, 425 personnes Ă©coutĂšrent avec joie le discours de frĂšre Knorr intitulĂ© “Les chrĂ©tiens doivent ĂȘtre heureux”. Bien que la majoritĂ© des 567 proclamateurs du Japon fĂ»t prĂ©sente, les assistants semblaient perdus dans cette grande salle. Quelle joie de voir 964 personnes Ă©couter attentivement le discours public “Quand tous les hommes seront unis sous l’autoritĂ© du CrĂ©ateur” ! Onze ans plus tard, en avril 1967, une seule des quatorze circonscriptions tint son assemblĂ©e dans cette mĂȘme salle et rĂ©unit une assistance de 814 personnes au discours public. L’Ɠuvre ne s’est-​elle pas merveilleusement dĂ©veloppĂ©e au Japon ? Le sĂ©jour de frĂšre Knorr fut marquĂ© par la visite qu’il effectua Ă  la suite d’un tĂ©moignage qu’il avait rendu Ă  19 000 kilomĂštres de lĂ , alors qu’il volait au-dessus de l’Atlantique. Dans l’avion, frĂšre Knorr Ă©tait assis Ă  cĂŽtĂ© de Monsieur Ohama, prĂ©sident de l’UniversitĂ© Waseda de Tokyo qui compte 25 000 Ă©tudiants. Quand frĂšre Knorr lui parla de l’Ɠuvre accomplie par les tĂ©moins de JĂ©hovah, le prĂ©sident Ohama l’invita Ă  s’adresser aux professeurs et aux Ă©lĂšves de l’UniversitĂ© Waseda, lors de son prochain sĂ©jour Ă  Tokyo. Des dispositions furent donc prises, et le mercredi aprĂšs-midi 25 avril, avec l’aide d’un interprĂšte, frĂšre Knorr prononça un discours devant un auditoire attentif de 386 professeurs et Ă©lĂšves, rĂ©unis dans la salle de confĂ©rence de l’universitĂ©. Par la suite, les professeurs reçurent frĂšre Knorr et son groupe pour le thĂ©, et lui posĂšrent de nombreuses questions, prouvant par lĂ  que son discours les avait beaucoup frappĂ©s. Il aurait fallu une multitude de proclamateurs du Royaume pour que Tokyo, la plus grande ville du monde, avec une population de plus de 11 475 000 habitants, soit entiĂšrement visitĂ©e. Lors du passage de frĂšre Knorr en 1956, il n’y avait que 111 proclamateurs dans la ville, y compris seize missionnaires et pionniers, rĂ©partis dans trois congrĂ©gations. Comment ce vaste territoire pourrait-​il recevoir un tĂ©moignage complet ? UNE PLUS GRANDE EXPANSION À TOKYO En 1954, Don Haslett avait ouvert une nouvelle maison de missionnaires prĂšs de la gare d’Iidabashi, dans le quartier Chiyoda-Ku de Tokyo. Les missionnaires rĂ©cemment arrivĂ©s et envoyĂ©s dans ce quartier rencontrĂšrent les problĂšmes linguistiques habituels. Il n’y avait personne pour les enseigner et aucun proclamateur japonais n’habitait dans cette partie de la ville. C’est seulement grĂące Ă  l’aide de l’esprit de JĂ©hovah qu’ils purent commencer des Ă©tudes en dĂ©pit de leur japonais hĂ©sitant, et certaines de ces personnes se mirent Ă  assister aux rĂ©unions tenues dans la maison de missionnaires. Par la suite, ces missionnaires fondĂšrent la dix-septiĂšme congrĂ©gation du Japon. Rien que dans la ville de Tokyo, il y a maintenant trente-trois congrĂ©gations. En 1954, Don et Mabel Haslett commencĂšrent Ă  dĂ©ployer leur activitĂ© Ă  partir de cette maison, et ceci jusqu’à la mort de frĂšre Haslett, survenue le 20 fĂ©vrier 1966. Il s’occupa personnellement de la construction de la premiĂšre Salle du Royaume Ă©difiĂ©e au Japon, en dehors de celles du BĂ©thel et des maisons de missionnaires. Il s’agit de la Salle du Royaume de Shinjuku, Ă  Tokyo, qu’utilise Ă©galement la congrĂ©gation d’Ichigaya Tokyo, et qui vient d’ĂȘtre agrandie en raison de l’accroissement. D’autres congrĂ©gations ont suivi cet exemple, et de belles Salles du Royaume ont Ă©tĂ© construites dans la rĂ©gion de Tokyo, notamment Ă  Shibuya, Ă  Kugahara, Ă  Mitaka, Ă  Kamata, Ă  Okusawa, Ă  Omori, Ă  Katsushika et Ă  Asagaya. L’une des premiĂšres sƓurs missionnaires de la maison de Chiyoda, Adeline Nako, rapporte que les missionnaires eurent Ă  surmonter le problĂšme du culte des ancĂȘtres, qui occupe une trĂšs grande place dans la vie des Japonais. Un jour, elle rencontra une femme qui croyait pouvoir apaiser les dieux ancestraux en mortifiant sa chair ; aussi se levait-​elle chaque matin Ă  quatre ou cinq heures, mĂȘme en plein cƓur de l’hiver, pour se verser des seaux d’eau froide sur le corps. AprĂšs la mort de son beau-pĂšre, tous les matins elle offrait du riz et du thĂ© devant son autel, avant mĂȘme de servir son mari et ses enfants ; cela provoqua d’ailleurs une division dans la famille. Mais en Ă©tudiant avec sƓur Nako, elle apprit qu’elle devait servir les vivants et non les morts. Elle dĂ©truisit donc l’autel, et la famille fut unie grĂące Ă  la Bible. Le mari est maintenant surveillant-prĂ©sident ; sa femme et lui ont souvent Ă©tĂ© pionniers temporaires. Leur fille a Ă©tĂ© pionnier spĂ©cial pendant dix ans et depuis son mariage, elle accompagne son mari dans l’activitĂ© de la circonscription. Lillian Samson, la compagne d’Adeline, nous parle d’une Ă©tude biblique qu’elle conduisait dans un magasin oĂč Takashi Abe, un jeune homme de vingt ans, faisait des livraisons. IntriguĂ©, il se renseigna au sujet de cette Ă©tude. BientĂŽt, il Ă©tudiait Ă  son tour, et fit de remarquables progrĂšs. Il prit un travail moins bien rĂ©munĂ©rĂ© afin de pouvoir assister aux rĂ©unions, ce qui lui valut d’ĂȘtre dĂ©savouĂ© par sa famille. Mais un frĂšre qui avait remarquĂ© son intĂ©gritĂ© lui offrit un travail Ă  mi-temps, ce qui lui permit d’ĂȘtre pionnier. Depuis lors, il n’a jamais regardĂ© en arriĂšre ; aujourd’hui, aprĂšs douze ans d’expĂ©rience dans le service, il sert comme surveillant de district, en compagnie de sa femme. Beaucoup de ceux qui ont connu la vĂ©ritĂ© par l’entremise des Haslett et des autres missionnaires de la maison de Chiyoda sont devenus pionniers. Par la suite, certains ont servi au BĂ©thel de Tokyo. La premiĂšre congrĂ©gation Ă©tablie dans ce territoire a Ă©tĂ© scindĂ©e Ă  plusieurs reprises, si bien qu’aujourd’hui, dans le territoire visitĂ© Ă  l’origine par les missionnaires de Chiyoda, il y a neuf congrĂ©gations. À la suite de la visite de frĂšre Knorr et de l’assemblĂ©e trĂšs rĂ©ussie de Nakano, Tokyo, le prĂ©sident prit des dispositions en vue de l’achat d’une nouvelle maison dans cette rĂ©gion. Le 1er octobre 1956, deux missionnaires rĂ©solus, Jerry et Yoshi Toma, s’installĂšrent dans la maison de Nakano, et six jours plus tard, huit nouveaux missionnaires les rejoignaient. En attendant l’arrivĂ©e de leurs meubles, ils durent se contenter de simples planches et de matelas. BientĂŽt, ils Ă©taient tous trĂšs occupĂ©s dans le service du champ, la prĂ©sence des Toma Ă©tant pour eux une source d’encouragement. Dans quelque territoire que ce fĂ»t, l’arrivĂ©e de ce couple semblait ĂȘtre le signal d’une grande expansion. Il n’en alla pas autrement Ă  Nakano. Une fois la maison amĂ©nagĂ©e, un petit groupe seulement s’y rĂ©unit, tandis que les autres missionnaires avaient une heure de trajet pour se rendre aux rĂ©unions, dans la congrĂ©gation de Shibuya, Ă  Tokyo. Mais en l’espace de seize ans, quinze congrĂ©gations comptant plus de 890 proclamateurs, ont Ă©tĂ© formĂ©es Ă  partir de ce petit groupe. Quatre ans aprĂšs la visite de frĂšre Knorr, Milton Henschel visita la filiale du Japon en qualitĂ© de surveillant de zone, et une assemblĂ©e trĂšs rĂ©ussie eut lieu du 7 au 10 avril 1960, Ă  Setagaya Kuminkaikan, dans un autre quartier de Tokyo qui n’avait pratiquement pas Ă©tĂ© visitĂ©. L’assistance au discours public s’éleva Ă  1 717 personnes. Ce mĂȘme dimanche soir, frĂšre Henschel prononça le discours de la CommĂ©moration devant 1 397 personnes. Pour la premiĂšre fois, un trĂšs grand tĂ©moignage avait Ă©tĂ© rendu dans le quartier de Setagaya, ce qui provoqua une augmentation du nombre des nouvelles visites. La SociĂ©tĂ© acheta une autre maison Ă  Setagaya, et jusqu’à ce jour, les six missionnaires qui l’habitent exercent leur activitĂ© dans ce territoire. EXPANSION DANS D’AUTRES RÉGIONS DU JAPON De 1949 Ă  1957, on s’était essentiellement efforcĂ© d’établir l’Ɠuvre du Royaume dans les grandes villes de Honshu, principale Ăźle du Japon. Mais le message devait ĂȘtre prĂȘchĂ© dans d’autres rĂ©gions. En 1957, la SociĂ©tĂ© vendit les grandes maisons de Yokohama et de Kyoto, et les missionnaires furent rĂ©partis dans des maisons plus petites, situĂ©es dans d’autres villes. La mĂȘme annĂ©e, la SociĂ©tĂ© loua de nouvelles maisons Ă  Hiroshima dans le Honshu occidental, Ă  Sapporo capitale de l’üle septentrionale d’Hokkaido, Ă  Fukuoka, Ă  Kumamoto, Ă  Kagoshima et Ă  Sasebo toutes ces villes se trouvant dans l’üle mĂ©ridionale de Kyushu. À cette Ă©poque-​lĂ , soixante-deux missionnaires servaient au Japon, soit dans les douze maisons de missionnaires, soit dans l’activitĂ© de circonscription et de district ou au BĂ©thel de Tokyo. Comment le message du Royaume serait-​il acceptĂ© Ă  Hiroshima, ville rendue tristement cĂ©lĂšbre par l’explosion de la premiĂšre bombe atomique ? Quand les missionnaires commencĂšrent Ă  y prĂȘcher en janvier 1957, il y avait dĂ©jĂ  un petit groupe de six proclamateurs, reprĂ©sentant le fruit de l’activitĂ© dĂ©ployĂ©e pendant six mois par des pionniers spĂ©ciaux qui avaient prĂ©cĂ©dĂ© les missionnaires dans ce territoire. Tous les six sont toujours aussi zĂ©lĂ©s et actifs. L’un d’eux peut mĂȘme dĂ©crire de façon saisissante la dĂ©vastation causĂ©e par la bombe atomique. Mais les victimes de l’explosion de la bombe n’auraient-​elles pas des prĂ©jugĂ©s contre le message prĂ©sentĂ© par des missionnaires Ă©trangers ? L’une de ces missionnaires, Audrey Hyde, qui servit Ă  Hiroshima pendant six ans et dix mois, se souvient de n’avoir rencontrĂ© durant cette pĂ©riode que quelques personnes qui l’éconduisaient d’un simple geste de la main — la façon japonaise de dire “Allez-​vous-​en !” Les missionnaires habitaient d’ailleurs une maison typiquement japonaise telle que les gens de la classe moyenne les construisaient avant la guerre. Bien qu’elle se trouvĂąt suffisamment Ă©loignĂ©e du lieu de l’explosion, ce qui lui Ă©vita de prendre feu, sous l’effet du choc, la maison s’était penchĂ©e de cĂŽtĂ©. À cette Ă©poque-​lĂ , les commoditĂ©s modernes, telles que les toilettes avec chasse d’eau, Ă©taient pratiquement inconnues Ă  Hiroshima. Des tombereaux, qui remplaçaient les Ă©gouts et rĂ©pandaient une odeur caractĂ©ristique, passaient dans les rues. Des hommes transportaient la “marchandise” de la maison au tombereau, dans de grands seaux en bois, suspendus aux deux extrĂ©mitĂ©s d’une tige de bambou posĂ©e sur l’épaule. On les appelait les “porteurs de miel”. Une des premiĂšres personnes qui Ă©tudia avec les missionnaires Ă©tait un “porteur de miel”. C’était un homme colĂ©reux, qui avait la rĂ©putation d’ĂȘtre buveur, batailleur et joueur. C’est en s’opposant violemment Ă  ce que sa femme Ă©tudie, qu’il s’intĂ©ressa au message. TrĂšs vite, de grands changements s’opĂ©rĂšrent dans sa vie, et il Ă©tonna ses amis quand il abandonna ses anciennes habitudes. Par la suite, il revĂȘtit la personnalitĂ© chrĂ©tienne, et il est maintenant l’un des surveillants d’une congrĂ©gation de tĂ©moins de JĂ©hovah. À Hiroshima, il n’est pas difficile de trouver des oreilles attentives lorsqu’on parle de l’ordre nouveau paisible. Partout dans la ville, on trouve le mot “paix”. La nouvelle route, large de 100 mĂštres, qui traverse Hiroshima d’un bout Ă  l’autre est appelĂ©e Route de la paix. Le musĂ©e de la bombe atomique est situĂ© dans le Parc de la paix et tout prĂšs se trouve le nouveau Pont de la paix. Chaque annĂ©e, le 6 aoĂ»t, jour anniversaire de la “bombe”, des agitateurs militant pour la “paix” viennent Ă  Hiroshima du monde entier, mais ils n’accomplissent rien, en raison de leurs dĂ©saccords et de leur dĂ©sunion. Les missionnaires se servaient souvent de cet exemple pour prouver que les efforts de l’homme en vue d’apporter la paix sont vains. Ils ont maintenant quittĂ© Hiroshima pour d’autres champs fertiles, mais ils ont laissĂ© derriĂšre eux trois congrĂ©gations prospĂšres. AprĂšs avoir vendu la maison de missionnaires de Yokohama, la SociĂ©tĂ© en acheta une autre Ă  Sapporo, situĂ©e au nord, dans l’üle glaciale d’Hokkaido. Cette maison a Ă©tĂ© le centre de l’activitĂ© missionnaire de septembre 1957 Ă  mars 1971, oĂč elle fut vendue. Trois couples de missionnaires furent les premiers Ă  s’y installer. L’un d’eux, Douglas Beavor, rapporte que la prĂ©dication dans cette rĂ©gion en hiver Ă©tait pour eux quelque chose de nouveau. La neige s’amoncelait dans les ruelles Ă©troites, et pour tout arranger, les gens faisaient tomber celle qui s’était accumulĂ©e sur leur toit fragile, qui risquait de s’effondrer. Quand les missionnaires empruntaient ces ruelles, il arrivait souvent que le chemin soit au niveau du toit des maisons sans Ă©tage. Pour entrer dans une demeure, il fallait descendre des marches verglacĂ©es taillĂ©es dans la neige gelĂ©e. Ce n’est qu’aprĂšs de nombreuses chutes qu’ils apprirent Ă  garder leur Ă©quilibre dans de telles conditions. Mais les gens Ă©taient aimables et les invitaient Ă  entrer chez eux. Ils se souviennent d’avoir conduit de nombreuses Ă©tudes autour d’un fourneau Ă  charbon qui ronflait. Un jour qu’il neigeait, frĂšre Beavor frappa Ă  la porte d’une petite maison ne comprenant qu’une seule piĂšce. Un petit homme ĂągĂ© se prĂ©senta Ă  la porte. Il Ă©tait veuf et vivait seul. Son travail consistait Ă  soigner les gens au moyen de l’acupuncture et du moxa. Les affaires n’étaient pas brillantes et il passait le plus clair de son temps Ă  attendre des clients. Il accepta d’étudier, et dĂšs le dĂ©but, qu’il neigeĂąt abondamment on qu’il fĂźt trĂšs froid, il ne manquait aucune rĂ©union. Il Ă©tait timide et effacĂ©, mais il fit d’excellents progrĂšs. FrĂšre Beavor se rappelle sa premiĂšre allocution d’élĂšve Ă  l’École du ministĂšre thĂ©ocratique. Ses notes tremblaient comme des feuilles au vent, et les assistants pouvaient voir son visage ruisseler de sueur. Il rĂ©ussit nĂ©anmoins Ă  prĂ©senter son sujet. Par la suite, il entreprit le service de pionnier ordinaire et devint surveillant aux Ă©tudes bibliques. Bien que souvent absent de chez lui en raison du service du champ, il constata que de plus en plus de gens venaient le consulter pour suivre le traitement hari aiguille. En septembre 1959, une assemblĂ©e de circonscription fut organisĂ©e pour la premiĂšre fois Ă  Hokkaido. Les sessions se tenaient dans la maison d’une sƓur, et la maison de missionnaires, situĂ©e non loin de lĂ , Ă©tait utilisĂ©e pour la cafĂ©tĂ©ria. On loua une salle pour la rĂ©union publique, et tous se rĂ©jouirent de voir une assistance de 75 personnes. À l’assemblĂ©e de circonscription de mai 1971, tenue dans la ville isolĂ©e d’Obihiro, au centre d’Hokkaido, 761 personnes assistĂšrent au discours public. Deux circonscriptions ont rĂ©cemment Ă©tĂ© formĂ©es Ă  Hokkaido. De la congrĂ©gation de Sapporo, oĂč se trouvait la maison de missionnaires, sont sorties trois autres congrĂ©gations. Parlons maintenant de l’üle Kyushu, au sud. Bien que les habitants de cette rĂ©gion soient profondĂ©ment attachĂ©s au bouddhisme et aux lois anciennes rĂ©gissant la famille, les quatre premiers missionnaires envoyĂ©s Ă  Fukuoka eurent surtout Ă  surmonter l’opposition suscitĂ©e par les Églises se disant chrĂ©tiennes. Un meurtrier condamnĂ© et emprisonnĂ© Ă  Fukuoka Ă©crivit Ă  la SociĂ©tĂ©, qui prit des dispositions pour que les missionnaires lui rendent visite. FrĂšre Iszlaub Ă©tudia avec lui ; un si grand changement se produisit dans la conduite du prisonnier, que le directeur de la prison ne tarda pas Ă  permettre que l’étude se tienne dans une piĂšce attenante Ă  son bureau, oĂč il n’était pas nĂ©cessaire de parler Ă  travers un grillage. Cet homme fut ensuite baptisĂ© dans la prison. Il apprit l’écriture braille afin de pouvoir prĂ©parer des brochures en japonais pour les aveugles. Il participa Ă©galement Ă  l’Ɠuvre du Royaume en Ă©crivant des lettres aux personnes bien disposĂ©es et aux proclamateurs qui avaient besoin d’encouragement. FrĂšre Nakata Ă©tudia sĂ©rieusement et s’affermit spirituellement en vue du jour oĂč il devrait payer pour son crime en donnant “vie pour vie”. Ce jour survint le 10 juin 1959. À la demande du condamnĂ©, le directeur de la prison fit venir frĂšre Iszlaub sur les lieux de l’exĂ©cution. FrĂšre Nakata le salua chaleureusement et lui dit “Aujourd’hui, j’ai pleinement confiance en JĂ©hovah ainsi que dans le sacrifice rĂ©dempteur et l’espĂ©rance de la rĂ©surrection. De ma vie, je ne me suis jamais senti aussi fort.” En fait, frĂšre Iszlaub avait l’impression que des deux, c’était lui le plus faible. Ils chantĂšrent ensemble un cantique du Royaume, puis ils lurent la Bible et priĂšrent une derniĂšre fois, rendant ainsi un excellent tĂ©moignage aux douze fonctionnaires prĂ©sents. AprĂšs avoir demandĂ© de transmettre son amour Ă  l’organisation de JĂ©hovah et aux frĂšres de la terre entiĂšre, le condamnĂ© fut emmenĂ© au gibet. Son visage rayonnait de reconnaissance envers JĂ©hovah qui lui avait donnĂ© l’espĂ©rance de connaĂźtre le nouvel ordre de choses, grĂące Ă  la rĂ©surrection. En 1957, les missionnaires se rendirent Ă  Kagoshima, la ville la plus mĂ©ridionale du Japon. L’un d’eux, Tom Dick, raconte qu’à leur arrivĂ©e non seulement les quelques proclamateurs locaux les accueillirent chaleureusement, mais le volcan Sakurajima entra en Ă©ruption, leur souhaitant la bienvenue Ă  sa maniĂšre. Au Japon, ce sont toujours les femmes qui font les courses. Aussi, les frĂšres missionnaires, qui Ă©taient tous trĂšs grands, ne manquaient pas de se faire remarquer quand ils faisaient la queue au marchĂ©, d’autant plus que les commerçants comprenaient difficilement leur japonais rudimentaire. Comme les Ă©trangers Ă©taient trĂšs peu nombreux dans cette rĂ©gion, beaucoup d’enfants suivaient les missionnaires de porte en porte. Un jour, une sƓur missionnaire, qui Ă©tait blonde et grande, compta plus de cent enfants Ă  sa suite ; certains la devançaient pour dire aux habitants de la maison suivante qu’ils pourraient prendre deux pĂ©riodiques, si l’abonnement ne les intĂ©ressait pas. AprĂšs plus de trois ans d’activitĂ© intensive, qui eut pour rĂ©sultat de porter le nombre des proclamateurs de la congrĂ©gation de cinq Ă  vingt, les missionnaires quittĂšrent Kagoshima ; ce jour-​lĂ , le volcan entra de nouveau en Ă©ruption, comme s’il voulait leur dire adieu. DES ASSEMBLÉES REMARQUABLES TENUES À KYOTO Le peuple de JĂ©hovah a tenu de nombreuses assemblĂ©es joyeuses dans la ville pittoresque de Kyoto, riche en souvenirs historiques. L’une des premiĂšres eut lieu au Minsei Kaikan, du 29 juillet au 1er aoĂ»t 1954; cette seule et unique assemblĂ©e de district pour tout le Japon rĂ©unit 536 personnes au discours public. Le vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ©, Fred W. Franz, visita plusieurs fois le Japon ; la premiĂšre de ses visites eut lieu au dĂ©but de 1957. Du 22 au 24 janvier, en plein cƓur de l’hiver, les frĂšres japonais se rassemblĂšrent au Okazaki Kokaido de Kyoto. À chaque session le nombre des assistants augmentait, si bien que 605 personnes Ă©taient prĂ©sentes au discours public prĂ©sentĂ© le dimanche soir par le vice-prĂ©sident. Dans la soirĂ©e du 30 janvier, frĂšre Franz donna un autre discours aux 446 frĂšres japonais rĂ©unis au Shibuya-Ku Kokaido de Tokyo. Les proclamateurs japonais apprĂ©ciĂšrent-​ils cette visite spĂ©ciale ? De janvier Ă  aoĂ»t, le nombre des proclamateurs actifs dans le champ passa de 645 Ă  843, ce qui reprĂ©sentait, pour l’annĂ©e de service 1957, un accroissement sans prĂ©cĂ©dent de 54 pour cent. L’assemblĂ©e “La bonne nouvelle Ă©ternelle” tenue Ă  Kyoto, du 21 au 25 aoĂ»t 1963, marqua un autre tournant dans l’expansion de l’Ɠuvre du Royaume au Japon. Kyoto, dont la population dĂ©passe 1 400 000 habitants, compte 1 500 temples et 3 500 sanctuaires. Elle a la rĂ©putation d’ĂȘtre l’un des centres culturels du Japon ; c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle ne fut pas bombardĂ©e pendant la Seconde Guerre mondiale. Bien que Kyoto soit une ville moderne comprenant de larges rues et des boulevards, elle a nĂ©anmoins conservĂ© l’atmosphĂšre du Japon d’antan, avec ses maisons Ă©tranges et ses jardins magnifiquement dessinĂ©s. C’était une ville idĂ©ale pour tenir un congrĂšs rĂ©unissant des dĂ©lĂ©guĂ©s venus du monde entier. Les visiteurs furent Ă©tonnĂ©s de voir qu’un grand nombre de croyances et de cĂ©rĂ©monies de la chrĂ©tientĂ© se retrouvent dans le bouddhisme — telles que la croyance en un enfer de feu ou lieu de supplice, les priĂšres psalmodiĂ©es dans une langue incomprĂ©hensible, l’utilisation du rosaire, de l’eau bĂ©nite, des cierges et le culte des “saints” couronnĂ©s d’une aurĂ©ole. Manifestement, toutes les religions proviennent d’une seule et mĂȘme source — l’antique Babylone ! À l’époque oĂč se tint cette assemblĂ©e, le Japon comptait au maximum 2 884 proclamateurs. Cependant, le premier jour de l’assemblĂ©e, 2 221 personnes Ă©taient rassemblĂ©es au Kyoto Kaikan, trĂšs bel hĂŽtel de ville moderne. Durant les deux premiers jours de l’assemblĂ©e, les discours de frĂšre Knorr et de frĂšre Ronald Bible, interprĂ©tĂ©s en japonais, soulevĂšrent l’enthousiasme de l’assistance. Le samedi matin, 292 personnes, chiffre jamais atteint jusque-​lĂ , furent baptisĂ©es dans la riviĂšre Hozu, les pentes boisĂ©es de l’Arashiyama “montagne de l’orage” formant une agrĂ©able toile de fond. Point culminant de l’assemblĂ©e, 3 534 personnes assistĂšrent au discours public prĂ©sentĂ© par le surveillant de filiale. Ce chiffre Ă©tait supĂ©rieur au double du maximum atteint lors de la prĂ©cĂ©dente assemblĂ©e, organisĂ©e Ă  l’occasion de la visite de frĂšre Henschel, exactement quarante mois plus tĂŽt. Mais un plus grand accroissement Ă©tait encore Ă  venir ! EXPANSION DANS UN PLUS GRAND NOMBRE DE VILLES Au cours des annĂ©es 1963-​1969, on accomplit un travail de construction et de plantation’, en vue d’amener les nouveaux Ă  la maturitĂ© et d’envoyer des pionniers spĂ©ciaux ouvrir de nouveaux territoires. Dans l’intervalle sĂ©parant l’assemblĂ©e internationale de Kyoto de celle qui eut lieu six ans plus tard, le maximum de proclamateurs passa de 2 884 Ă  7 889, et le nombre de pionniers de 379 Ă  1 573. De toute Ă©vidence, si l’on voulait que le Japon reçoive un tĂ©moignage complet avant que n’éclate la “grande tribulation”, il fallait davantage de pionniers. On mit donc trĂšs fortement l’accent sur ce privilĂšge de service. Les frĂšres rĂ©pondirent Ă  l’appel avec enthousiasme. Tandis que le nombre de pionniers augmentait, l’effectif de soixante-dix Ă  quatre-vingts missionnaires, dont beaucoup Ă©taient au Japon depuis environ vingt ans, demeurait comme un fondement et une ancre pour l’Ɠuvre. GrĂące Ă  ces premiers groupes de missionnaires, une organisation zĂ©lĂ©e et thĂ©ocratique a Ă©tĂ© formĂ©e. L’activitĂ© missionnaire s’était toujours limitĂ©e Ă  une dizaine de villes Ă  la fois ; en revanche, les pionniers ordinaires et spĂ©ciaux locaux ont ouvert un grand nombre de territoires nouveaux. Ainsi, de 1964 Ă  1969, le nombre des congrĂ©gations passa de 105 Ă  206. Aujourd’hui, dans la plupart des grandes villes de plus d’un million d’habitants, il y a environ huit congrĂ©gations ; la ville de Tokyo Ă  elle seule en compte trente-trois. À Matsuyama, il est impensable que deux personnes se rencontrent, tombent amoureuses l’une de l’autre et se marient. Les mariages sont arrangĂ©s par des “entremetteurs” professionnels, qui vivent confortablement de leurs revenus. Tous les voisins des missionnaires Ă©taient intriguĂ©s du fait que les deux jeunes sƓurs du groupe, ĂągĂ©es de vingt-cinq ans, n’étaient pas encore mariĂ©es. Ils ne se contentaient pas d’exprimer leur Ă©tonnement, mais ils se dĂ©menaient pour nos sƓurs, leur prĂ©sentant des prĂ©tendants et mĂȘme des membres de leurs familles. Quand les missionnaires leur expliquĂšrent qu’elles prĂ©fĂ©raient choisir elles-​mĂȘmes leur conjoint, cela fut pris en considĂ©ration ; on leur conseilla alors d’aller dans une grande ville, de prĂ©fĂ©rence Tokyo, oĂč elles pourraient contracter mariage de cette façon. La prĂ©sence des quatre missionnaires fut un tĂ©moignage pour toute l’üle de Shikoku. Environ un an aprĂšs leur arrivĂ©e, ils assistĂšrent Ă  une assemblĂ©e de circonscription, de l’autre cĂŽtĂ© de l’üle. Un commerçant, chez qui ils avaient achetĂ© des fruits, leur demanda “Est-​ce vous les quatre Ă©trangers de Matsuyama, ceux qui font de la bicyclette ?” Ces bicyclettes semblaient ĂȘtre connues de tous les habitants de l’üle ; par la suite, les missionnaires en comprirent la raison. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les habitants revinrent Ă  Matsuyama aprĂšs s’ĂȘtre cachĂ©s dans les montagnes, ils n’avaient rien. Leurs vĂȘtements Ă©taient en lambeaux. Ils se nourrissaient d’herbes et d’oiseaux qu’ils pouvaient attraper. C’est aussi Ă  ce moment-​lĂ  que les missionnaires Ă©trangers de la chrĂ©tientĂ© revinrent. Ils possĂ©daient de grandes voitures, vivaient dans le luxe et pourtant, ils quĂ©mandaient de l’argent pour construire des Ă©glises. Quel contraste avec les missionnaires de la Watch Tower qui parcouraient le pays Ă  l’aide de bonnes vieilles bicyclettes ! GrĂące Ă  cela, les prĂ©jugĂ©s tombĂšrent et les missionnaires furent acceptĂ©s. Dans l’üle de Shikoku, dont les habitants ne tarissaient pas d’éloges sur les missionnaires, il y a maintenant 310 proclamateurs rĂ©partis dans onze congrĂ©gations ; au moins 25 pour cent d’entre eux remettent chaque mois un rapport de pionnier. En juillet 1969, dix missionnaires de la quarante-septiĂšme classe de Galaad, Ă  qui un frĂšre natif du Japon avait enseignĂ© la langue nipponne, arrivĂšrent au Japon. Avec l’aide des missionnaires plus anciens, ils Ă©tendirent l’Ɠuvre dans d’autres villes. Citons, entre autres, Okayama, aux portes de la mer IntĂ©rieure, oĂč plusieurs groupes de pionniers spĂ©ciaux prĂȘchĂšrent pendant quinze ans avant qu’une congrĂ©gation ne soit finalement Ă©tablie. Lorsque les missionnaires arrivĂšrent, cette congrĂ©gation comptait vingt-trois proclamateurs et six pionniers spĂ©ciaux ; le mari d’une des nouvelles sƓurs leur avait construit une Salle du Royaume. Les gens d’Okayama ont la rĂ©putation d’ĂȘtre habiles en affaires, mais ils ont peu d’amis. Ils sont renfermĂ©s et brusques. Ils se mĂ©fient des gens qu’ils ne connaissent pas et particuliĂšrement des Ă©trangers, qui sont trĂšs peu nombreux dans la ville. Aussi les missionnaires dĂ©cidĂšrent-​ils de saluer tous ceux qu’ils rencontraient dans le territoire, et de leur sourire jusqu’à ce qu’ils rĂ©pondent Ă  leur tour par un sourire. En l’espace de quelques semaines, ils Ă©taient parvenus Ă  entretenir des rapports trĂšs amicaux avec leurs voisins. La “campagne du sourire” renversa les prĂ©jugĂ©s et obligea les gens Ă  apprendre Ă  connaĂźtre les missionnaires. En consĂ©quence, ils Ă©tudient maintenant avec leur voisin immĂ©diat et sa femme. En dehors de la question de la langue, ces missionnaires constatĂšrent que l’un des principaux problĂšmes est que les Japonais n’ont aucune conception d’un Dieu tout-puissant. Il faut d’abord les convaincre que Dieu est une personne. De plus, comme ils sont bons Ă©lĂšves, il leur est facile de tromper le missionnaire en lui donnant l’impression qu’ils croient ce qu’il leur enseigne, alors qu’il n’en est rien. C’est lĂ  une tĂąche trĂšs ardue pour les nouveaux missionnaires, mais ils ont Ă©tĂ© grandement aidĂ©s par les arguments fournis dans les articles de La Tour de Garde prĂ©parĂ©s pour les enfants, ainsi que d’autres articles du pĂ©riodique qui expliquent la personnalitĂ© de Dieu et ses rapports avec l’homme. L’excellent accroissement enregistrĂ© Ă  Okayama tĂ©moigne de l’activitĂ© zĂ©lĂ©e des missionnaires et des autres pionniers de cette ville. En juin 1967, la SociĂ©tĂ© ouvrit une nouvelle maison de missionnaires Ă  Nagasaki, Ă  l’ouest de Kyushu. Cette ville est connue dans le monde entier pour avoir Ă©tĂ© la cible de la seconde bombe atomique, et au Japon, on la considĂšre comme un bastion du catholicisme. Nagasaki est situĂ©e au pied de magnifiques montagnes qui entourent un port naturel. La rivalitĂ© qui existe entre les catholiques et les bouddhistes Ă  Nagasaki rend la prĂ©dication diffĂ©rente par rapport aux autres villes du Japon. Les missionnaires entendent souvent des objections telles que Je suis catholique. ... Nous avons notre Église et nos publications. ... Allez chez les bouddhistes qui ne connaissent encore rien de tout cela.’ Le message les laisse indiffĂ©rents et ils semblent ignorer les bouleversements que subissent les Églises dans les autres parties du monde. En revanche, les bouddhistes identifient parfois les tĂ©moins aux catholiques ou Ă  quelque autre groupe religieux Ă  la recherche d’adeptes, aussi ne veulent-​ils pas s’engager. Bien que les pionniers spĂ©ciaux aient accompli un excellent travail depuis 1957, en formant une congrĂ©gation dans chacune des deux parties de Nagasaki, de nombreuses annĂ©es se sont Ă©coulĂ©es sans qu’il y ait d’accroissement. Quand les missionnaires arrivĂšrent, il y avait cinquante-huit proclamateurs et cinq pionniers ordinaires actifs dans la ville. Trois d’entre eux furent rattachĂ©s Ă  l’une des congrĂ©gations et deux Ă  l’autre. Sous leur impulsion, la frĂ©quentation des rĂ©unions s’amĂ©liora rapidement, si bien qu’au cours des derniers mois, 130 personnes ont assistĂ© aux rĂ©unions. Non seulement des pionniers spĂ©ciaux sont sortis des congrĂ©gations de Nagasaki, mais celles-ci ont progressĂ© durant les trois derniĂšres annĂ©es et comptent maintenant quatre-vingt-dix-sept proclamateurs dont vingt pionniers, selon le rapport de juillet 1972. Les missionnaires et leurs compagnons se rĂ©jouissent de cet accroissement. Quand le surveillant de circonscription visita pour la premiĂšre fois l’üle de Kyushu, en 1951, il ne rencontra qu’une AmĂ©ricaine isolĂ©e Ă  Beppu et une famille bien disposĂ©e Ă  Kagoshima. Mais grĂące Ă  l’activitĂ© missionnaire dĂ©ployĂ©e dans cinq villes de Kyushu, l’Ɠuvre du Royaume s’est dĂ©veloppĂ©e dans cette Ăźle, oĂč deux circonscriptions ont rĂ©uni une assistance de 1 529 personnes aux assemblĂ©es tenues en 1971. Depuis lors, des pionniers ont Ă©tĂ© envoyĂ©s dans un plus grand nombre de villes isolĂ©es, et au cours de l’annĂ©e 1972, on a formĂ© une troisiĂšme circonscription Ă  Kyushu. L’ASSEMBLÉE “PAIX SUR LA TERRE” DE 1969 — RÉSULTATS OBTENUS À l’occasion de la deuxiĂšme sĂ©rie d’assemblĂ©es organisĂ©es autour du monde, nous nous sommes rĂ©unis du 14 au 19 octobre 1969 dans le vĂ©lodrome Korakuen de Tokyo. C’était notre premiĂšre grande assemblĂ©e en plein air. Sur la verte pelouse, une maison japonaise au toit de chaume servait d’estrade, et le thĂšme de l’assemblĂ©e Ă©tait composĂ© de milliers de fleurs. Le mont Fudji servait de toile de fond. Une immense cafĂ©tĂ©ria avait Ă©tĂ© installĂ©e Ă  l’abri des stands. Des sƓurs habillĂ©es de kimonos Ă©taient assises sur le bord de la pelouse et chantaient des cantiques du Royaume en s’accompagnant au koto harpe japonaise, ce qui ajoutait au charme de l’assemblĂ©e. Environ un millier de personnes, y compris les frĂšres d’Okinawa, Ă©taient venues d’autres pays. Les congressistes Ă©taient enthousiastes Ă  l’idĂ©e d’entendre les discours des frĂšres reprĂ©sentant le collĂšge central de la SociĂ©tĂ©. FrĂšre Suiter prononça le discours de bienvenue, frĂšre Franz prĂ©senta trois des discours principaux et frĂšre Knorr en donna Ă©galement trois, y compris la confĂ©rence publique. À cette occasion, frĂšre Knorr parla devant une foule de 12 614 personnes. Vous souvenez-​vous que six ans auparavant, lors de l’assemblĂ©e de Kyoto, il s’était adressĂ© Ă  un auditoire de 2 479 personnes seulement ? Le nombre des baptĂȘmes Ă  cette assemblĂ©e fut Ă©galement un record — 798 — et le nombre total des baptisĂ©s pendant l’annĂ©e de service 1969-​1970 s’est Ă©levĂ© Ă  2 245, ce qui reprĂ©sentait un nouveau maximum. Moins de deux ans plus tard, et bien qu’il n’y eĂ»t plus de visiteurs venus d’outre-mer, 16 508 personnes Ă©taient rassemblĂ©es dans le mĂȘme stade Ă  l’occasion de l’assemblĂ©e “Le nom divin”, et il y eut 879 baptĂȘmes. Cela a portĂ© le nombre total des baptisĂ©s pour l’annĂ©e Ă  2 088. En juillet et en aoĂ»t 1972, quatre assemblĂ©es de district ayant pour thĂšme “Le gouvernement divin” se sont tenues en divers points du Japon, et ont rĂ©uni 21 921 personnes ; il y a eu 931 baptĂȘmes. Le nombre total des baptisĂ©s pour 1972 a Ă©tĂ© de 2 569, chiffre jamais atteint, et c’est la troisiĂšme annĂ©e consĂ©cutive oĂč nous enregistrons plus de 2 000 baptĂȘmes. Au cours des trois derniĂšres annĂ©es, il y a donc eu 6 902 baptisĂ©s au Japon, soit plus de 48 pour cent du nombre total de proclamateurs dans le pays ! Qu’est-​ce que l’avenir tient en rĂ©serve ? Au cours de l’étĂ© de 1973, les tĂ©moins de JĂ©hovah organiseront de nouveau une assemblĂ©e internationale au Japon. Bien qu’il soit trop tĂŽt pour l’annoncer de façon dĂ©finitive, nous pensons pouvoir disposer d’un excellent emplacement dans la rĂ©gion d’Osaka ; l’assemblĂ©e pourrait donc se tenir en plein air et il y aurait de la place pour 30 000 personnes. Quelle que soit la volontĂ© de JĂ©hovah Ă  cet Ă©gard, nous nous attendons Ă  ce que cette assemblĂ©e soit rĂ©ussie, et nous serons heureux de recevoir les nombreux frĂšres venus d’outre-mer. EXPANSION DE LA FILIALE Pendant quatorze ans, de janvier 1949 Ă  septembre 1962, la maison en bois de style japonais, situĂ©e au 5-5-8 Mita, Minato-ku, Ă  Tokyo, a abritĂ© le siĂšge de la filiale du Japon. Toutefois, l’expansion rapide de l’Ɠuvre a entraĂźnĂ© une plus grande diffusion de publications et de pĂ©riodiques, et une augmentation du nombre des abonnements. Le tableau ci-dessous vous donnera une idĂ©e des excellents rĂ©sultats obtenus Placements Livres PĂ©riodiques Nouveaux abonnements AnnĂ©e de service 1950 2 026 2 626 51 AnnĂ©e de service 1955 4 050 105 671 3 399 AnnĂ©e de service 1960 15 605 538 088 7 444 AnnĂ©e de service 1965 53 937 1 575 597 32 193 AnnĂ©e de service 1972 797 423 5 907 404 123 567 Rien qu’au mois de septembre 1971, 114 133 livres ont Ă©tĂ© placĂ©s dans le champ par les proclamateurs, ce qui constitue un nouveau record. Avec le temps, la maison japonaise de deux Ă©tages construite en matĂ©riaux lĂ©gers s’est avĂ©rĂ©e trop petite pour l’Ɠuvre. Aussi, frĂšre Knorr a-​t-​il permis de remplacer cette vieille maison par une nouvelle construction moderne. Les travaux ont durĂ© exactement six mois, et en octobre 1963 le nouveau bĂątiment en bĂ©ton armĂ© comprenant cinq Ă©tages Ă©tait prĂȘt Ă  accueillir les dix membres du BĂ©thel et six missionnaires. Depuis lors, l’accroissement s’est poursuivi. Lorsque se tenait l’École du ministĂšre du Royaume, les Ă©lĂšves dormaient sur des nattes en paille appelĂ©es tatami ; on logeait ainsi jusqu’à cinquante personnes dans la maison. FrĂšre Haslett a beaucoup travaillĂ© Ă  la prĂ©paration des plans du nouveau bĂątiment de la filiale de Tokyo. En vĂ©ritĂ©, les deux premiers missionnaires envoyĂ©s au Japon ont donnĂ© un excellent exemple de zĂšle Ă  tous ceux qui les ont connus. Don et Mabel Haslett se sont fait baptiser le 2 dĂ©cembre 1916 Ă  Brooklyn, aux États-Unis. Ils se sont entiĂšrement consacrĂ©s Ă  l’expansion des intĂ©rĂȘts du Royaume. En 1947, alors qu’ils avaient dĂ©jĂ  plus de cinquante ans, ils se sont arrachĂ©s volontairement du “paradis” tropical d’Hawaii, sont partis Ă  l’École de Galaad, et ont donnĂ© un bon dĂ©part Ă  l’Ɠuvre dans un pays ravagĂ© par la guerre, la pauvretĂ© et la famine. Un merveilleux “paradis” spirituel les attendait au Japon. Ils ont fait Ɠuvre de pionniers. Don Haslett est mort d’une crise cardiaque le 20 fĂ©vrier 1966. Les six frĂšres qui portaient son cercueil lors de son enterrement Ă©taient tous des jeunes gens avec qui il avait Ă©tudiĂ© personnellement, et qui avaient entrepris le service de pionnier pour devenir par la suite membres du BĂ©thel. Mabel Haslett continue son activitĂ© missionnaire Ă  l’extĂ©rieur de la filiale de Tokyo. À l’ñge de soixante-dix-sept ans, elle remet chaque mois un rapport de presque cent heures de service, amenant des nouveaux Ă  la connaissance de la vĂ©ritĂ©. L’expansion continue. L’Ɠuvre commencĂ©e par les missionnaires Ă©trangers a Ă©tĂ© prise en main par une grande armĂ©e de pionniers originaires du pays. Presque chaque mois, il y a un nouveau maximum de pionniers ordinaires, et certains mois plus de cent proclamateurs rejoignent les rangs des pionniers. Le tableau suivant donne une idĂ©e de l’extension des diffĂ©rentes formes du service de pionnier ; il indique les chiffres de pointe enregistrĂ©s en avril de chaque annĂ©e mentionnĂ©e Missionnaires Surv. de actifs Ă  Pionniers circ. Pionniers Pionniers Total plein temps spĂ©ciaux et leurs ordinaires temporaires des AnnĂ©es femmes pionniers 1952 51 - 1 4 - 56 1957 59 43 2 25 - 129 1962 42 157 15 39 71 324 1967 43 362 29 157 377 968 1972 53 453 47 1 896 1 009 3 458 Un chiffre de pointe de 3 515 pionniers a Ă©tĂ© atteint en mai 1972, ce qui fait que plus d’un proclamateur sur quatre Ă©tait dans le service Ă  plein temps. Beaucoup de ces pionniers rĂ©pondent actuellement Ă  l’appel d’aller prĂȘcher dans des villes de 30 000 Ă  50 000 habitants qui n’ont jamais reçu le message. D’autre part, les proclamateurs de congrĂ©gation ont vraiment l’esprit pionnier, comme l’indiquent leurs moyennes en juillet 197216,7 heures, 8,4 nouvelles visites, plus de 1,1 Ă©tude biblique et 14,7 pĂ©riodiques. Pourtant, ce mois-​lĂ , ils Ă©taient occupĂ©s Ă  prĂ©parer les assemblĂ©es de district ou Ă  y assister. JĂ©hovah bĂ©nit ce zĂšle. Alors qu’il n’y avait que 106 congrĂ©gations lorsque l’actuelle filiale de Tokyo commença Ă  fonctionner en octobre 1963, maintenant les tĂ©moins de JĂ©hovah prĂȘchent dans 538 villes et villages du Japon, et d’aprĂšs les nouvelles dispositions, presque tous ces groupes de frĂšres deviendront des congrĂ©gations. La filiale a donc environ cinq fois plus de travail qu’il y a neuf ans. Avec amabilitĂ©, frĂšre Knorr, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ©, prĂ©voit de faire de la filiale japonaise un Ă©tablissement bien plus important que tout ce que nous avions osĂ© imaginer ! LE NOUVEAU PROJET DE NUMAZU Pendant l’assemblĂ©e internationale “Paix sur la terre”, tenue en octobre 1969, frĂšre Knorr annonça que la SociĂ©tĂ© allait acheter un terrain Ă  Numazu, situĂ© Ă  cent vingt kilomĂštres au sud-ouest de Tokyo. Il y avait neuf maisons de style japonais sur ce terrain d’environ un demi-hectare. À partir d’avril 1970, un groupe de quatre missionnaires, le service d’expĂ©dition de la SociĂ©tĂ© et l’École du ministĂšre du Royaume ont occupĂ© ces maisons. Quatre cents frĂšres ont Ă©tĂ© formĂ©s Ă  cette Ă©cole. Numazu, situĂ©e entre le mont Fudji et la cĂŽte, qui est trĂšs belle, est un vĂ©ritable paradis pour ce qui est d’annoncer la bonne nouvelle du Royaume. Lorsque les missionnaires sont arrivĂ©s dans la congrĂ©gation proche de Fudji, tous les services Ă©taient assurĂ©s par des sƓurs. Il y avait alors une moyenne de sept proclamateurs actifs dans le champ chaque mois, mais Ă  prĂ©sent il y en a trente-sept, y compris huit frĂšres baptisĂ©s. Lorsque frĂšre Knorr a visitĂ© le Japon en juillet 1971, il a annoncĂ© un nouveau projet important pour le terrain de Numazu. Il a dressĂ© les plans d’une imprimerie Ă  deux Ă©tages et d’un BĂ©thel comportant quatre Ă©tages. Vers la fin de 1971, toutes les maisons, sauf celle Ă  un Ă©tage abritant les missionnaires, Ă©taient dĂ©molies. La construction des nouveaux bĂątiments a commencĂ© en janvier 1972. Par des prĂȘts et des dons, les frĂšres japonais ont fait preuve d’une grande gĂ©nĂ©rositĂ©, si bien qu’il a Ă©tĂ© possible de financer cette grande entreprise sans l’apport de fonds provenant de l’étranger. GrĂące Ă  un arrangement avec l’entreprise de construction, l’installation de l’électricitĂ©, la peinture, le carrelage et la pose des tapis ont Ă©tĂ© effectuĂ©s par des frĂšres. Eustace Kite, un missionnaire canadien, a supervisĂ© avec habiletĂ© tous ces travaux. À la mĂȘme Ă©poque, des fabricants de presses Ă  Kawasaki et Ă  Osaka ont commencĂ© Ă  construire trois rotatives de quarante tonnes ainsi que d’autres machines pour l’imprimerie. Une des rotatives Ă©tait destinĂ©e Ă  notre filiale de Numazu, et les deux autres aux filiales d’Australie et des Philippines. Au dĂ©but de juin, la construction des bĂątiments Ă©tait si bien avancĂ©e que la rotative et d’autres machines pouvaient ĂȘtre installĂ©es au rez-de-chaussĂ©e et au premier Ă©tage de l’imprimerie de Numazu. FrĂšre Milan Miller, membre du personnel de l’imprimerie de la SociĂ©tĂ© Ă  Brooklyn est venu pour superviser l’installation des machines. Lorsque frĂšre Miller a vu l’imprimerie de Numazu pour la premiĂšre fois, il n’a trouvĂ© qu’un seul mot Ă  dire “Prodigieux !” AprĂšs avoir mesurĂ© la salle, il a dit qu’au besoin on pourrait mettre huit rotatives au rez-de-chaussĂ©e de l’imprimerie. Pour l’instant, nous sommes trĂšs heureux d’imprimer des pĂ©riodiques sur une seule rotative installĂ©e dans un coin de cette salle des presses. Cette rotative fonctionne dĂ©jĂ  trĂšs bien, produisant jusqu’à 21 000 pĂ©riodiques Ă  l’heure. La premiĂšre publication produite par cette presse Ă©tait une brochure de seize pages, imprimĂ©e en couleurs, contenant principalement le discours public de l’assemblĂ©e de district de 1972. Quelle surprise heureuse pour les frĂšres, lorsqu’ils ont reçu cette brochure Ă  la fin de l’assemblĂ©e ! Le 15 aoĂ»t 1972, l’entreprise de construction a remis Ă  la SociĂ©tĂ© les clĂ©s de l’imprimerie et du BĂ©thel. La peinture et d’autres travaux de finition occuperont les frĂšres pendant un ou deux mois encore, mais seize des chambres sont dĂ©jĂ  amĂ©nagĂ©es et habitĂ©es au deuxiĂšme Ă©tage du BĂ©thel. Il y a trente-deux autres chambres aux troisiĂšme et quatriĂšme Ă©tages, tandis qu’une grande bibliothĂšque, la salle Ă  manger et la cuisine se trouvent au premier Ă©tage. Les bureaux, la buanderie, la chaufferie et une trĂšs belle Salle du Royaume sont au rez-de-chaussĂ©e. Trois containers remplis de cartons sont dĂ©jĂ  arrivĂ©s de Brooklyn, mais cet envoi n’occupe qu’un tout petit coin de l’immense entrepĂŽt de la nouvelle imprimerie. Un grand monte-charge et un chariot Ă©lĂ©vateur Ă  fourche, avec moteur Ă©lectrique, facilite la manutention des charges lourdes Ă  l’intĂ©rieur de l’imprimerie. L’atelier de menuiserie travaille actuellement Ă  plein rendement pour fabriquer les meubles du BĂ©thel et de l’imprimerie. Le moteur et le treuil du monte-charge sont abritĂ©s dans une tour de garde construite sur le toit du bĂątiment. Du haut de cette tour, on dĂ©couvre une vue magnifique non seulement de l’édifice, mais encore de la pinĂšde le long du littoral et du beau paysage dominĂ© par le mont Fudji. Les Ɠuvres de JĂ©hovah sont vraiment belles. Nous apprĂ©cions Ă©galement l’Ɠuvre accomplie par la classe de l’“esclave fidĂšle et avisĂ©â€, ainsi que les sages directives que le collĂšge central transmet depuis le siĂšge de l’organisation de JĂ©hovah sur la terre. La nourriture spirituelle dispensĂ©e aux rĂ©unions des congrĂ©gations et dans le champ augmente sans cesse en qualitĂ© et en quantitĂ©. Tous les frĂšres se rĂ©jouissent de faire partie de cette organisation merveilleuse qui soutient si fidĂšlement le nom incomparable de notre Dieu JĂ©hovah. À mesure que le nombre des proclamateurs grossit partout et que de plus en plus de personnes affluent vers les rĂ©unions et les assemblĂ©es, nous nous souvenons de frĂšre Knorr Ă  l’assemblĂ©e de Tokyo tenue en avril 1951, lorsqu’il a dit qu’il attendait le jour oĂč il y aurait tellement de ministres japonais, qu’il aurait du mal Ă  trouver un missionnaire parmi eux. En vĂ©ritĂ©, “le petit est devenu un millier”. — És. 6022, NW. VILLES OÙ LES MISSIONNAIRES ONT PRÊCHÉ Nombre Ministres Nombre de maximum du Royaume pionniers PĂ©riode de actifs en en Villes Population d’activitĂ© missionnaires juillet juillet 1972 1972 Tokyo 11 476 860 Filiale de Mita 12 613 123 depuis 1/49 Chiyoda 8 550 104 depuis 5/54 Nakano 10 899 157 depuis 10/56 Setagaya 6 174 28 depuis 7/60 Kobe 1 304 405 depuis 11/49 18 730 76 Nagoya 2 050 412 10/50-8/60 12 608 71 Osaka 2 908 507 3/51-2/53 8 746 132 Yokohama 2 325 848 4/51-9/57 14 646 135 Kyoto 1 438 634 4/52-11/57 7 452 80 Sendai 556 475 10/52-9/59 6 131 27 Hiroshima 575 539 1/57-10/63 4 247 50 Sapporo 1 026 706 9/57-3/71 6 277 41 Fukuoka 1 049 942 depuis 9/57 6 246 37 Kumamoto 453 627 12/57-9/63 4 66 12 Kagoshima 418 621 12/57-5/61 4 80 20 Sasebo 261 567 12/57-3/59 5 41 7 Hakodate 239 291 9/59-8/61 4 58 13 Matsuyama 329 683 11/66-11/69 4 53 13 Okayama 473 480 depuis 5/69 6 64 14 Nagasaki 423 019 depuis 6/69 5 97 20 Numazu 195 484 depuis 4/70 6 76 18 Niigata 389 019 depuis 9/71 6 64 12 Kochi 245 428 depuis 5/72 6 33 14 TOTAUX 28 142 547 6 951 1 204 Proclamateurs ailleurs au Japon 7 210 1 771 Ainsi, les missionnaires ont travaillĂ© parmi plus du quart de la population du Japon, qui s’élĂšve Ă  105 281 070 habitants. [Illustration, page 254] L’imprimerie et le BĂ©thel de Numazu

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