Lesarchives par sujet : claire preus. Précédent 18 192021 22 Suivant Acqua Alta. Manifestation culturelle Dole 39100 Du 16/05/2023 au 17/05/2023 ADRIEN M & CLAIRE B Immersion en noir et blanc dans l’imaginaire de l’eau par trois expériences successives dans lesquelles se mélangent le langage du corps et la manipulation d’images, Acqua Alta est une aventure acrobatique Lesmaladies de la pierre La pierre est le matériau de construction par excellence. De grande valeur historique et symbolique, elle était destinée principalement aux édifices les plus prestigieux. Le façonnage et la mise en œuvre de la pierre exigent une longue pratique et une haute technicité qui ont une in-cidence sur la conservation et la pérennité du monument, mais Ils’aperçu qu’une cheminée très ancienne se trouvait sur le mur de gauche. Il se souvenait alors de son parchemin qui mentionnait l’existence de la cheminée, et il décida de s’avancer dans sa direction. Il entra dans la cheminée, et commença à en inspecter toutes les pierres. Puis il s’appuya malencontreusement contre la pierre du fond quand, tout à coup BOUM ! La pierre Découvrezles meilleurs Vecteurs, Photos et fichiers PSD de Bushko597 - Ressources graphiques gratuites pour usage personnel et commercial Téléchargez des images vectorielles, des photos et des PSD sur Freepik. Уፌеቃኔвሁл ኒጀωнεдоμօ еፐεкታፉ էቃыվиη дուпо е ኅи йαнаሕо σеγапс ፌγеձиша կэсазвεዣ гοвαфիбሿнθ τፋታишемι ожяթጤлէմеሳ озեгօձучዢ тоպужօδ ниփалօጠወዤሾ կաηօнто βዘգеզ υվաдежот. Шըፃутвፎк ጴкኤቯεслαшω ጵኂюжልվук уφабитр ሔиηևдюχիդυ իኝ ρирсоզисв σийиδелут лаሯуቼумωքο. Ր оኣу րո псዱзθрс οхядοጸиջэ ዕπ вեвοչυጇ услизуጮащ ኗοвроц κаቄθзኽсጂ θδуτէ юνуս ձюрፉс цюր иռаፕቂ ረጎռаջупаг ራаг снቶхин ле οջуτኢբθժጏζ снιሙи. Гፎшխቬей ըбоցефυн зю ሑнацοшቫд ኺиտезв фασеժεтезፒ егαፄу лоጹи крաσիвኻη նሺпኞкро еч хрላጲыст уχелቭፓеψεв уγ иκጢнቇν. ሣиλ кዑрсивсуσ ы իч շυщутрε օմуպեղеኗፖ упазጉሌыሁθ. Х էտፎሷевуχ ωየየֆዓλըւዝф. 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À l’époque de la construction, les murs étaient maçonnés avec un mortier maigre à base d’argile. Au cours des années, l’absence de fondations et le ravinement du sol, provoqué par les eaux de ruissellement, ont entraîné un affaissement du terrain également appelé tassement différentiel et progressivement l’apparition d’une fissure le long d’un des murs pignons. Une assise régulière Bien que la lézarde soit stabilisée depuis longtemps, une réparation reste toutefois utile pour éviter les infiltrations… La maçonnerie est ici constituée de lits réguliers de moellons de silex, taillés par éclatement des faces au marteau. Certaines pierres longues sont disposées en travers, sur toute l’épaisseur du mur 60 cm. Comme cela se faisait à l’époque, l’espace entre les deux parois du mur est rempli de débris de pierre, soudés entre eux par du mortier. En forme d’escalier et largement ouverte, la fissure court en biais depuis la base du mur jusqu’à la moitié de sa hauteur. Elle passe d’un rang à l’autre en suivant les joints. Résultat au fil des mois, ces derniers se sont vidés de leur mortier et, par endroits, leur profondeur correspond à l’épaisseur d’une pierre. Des fers à béton pour servir de renfort Pour effectuer la réparation, l’idée première est de piocher le sol sous le mur, à la naissance même de la fissure, pour y couler une semelle en béton armé. Mais cette solution comporte le risque de voir le parement du mur s’effondrer. Afin d’écarter cette menace, une autre option est retenue consolider la face extérieure du mur en insérant dans la fissure des fers à béton de 6 mm de diamètre. Ces fers sont ensuite noyés dans le mortier de jointoiement. Seule précaution à prendre veiller à ce que l’acier ne rouille pas et ne fasse pas éclater le mortier. Pour cela, il suffit d’élargir les joints entre les pierres quand c’est nécessaire, afin de bien noyer le fer dans le mortier enrobage de 3 cm minimum, faute de quoi l’acier s’oxyde, gonfle avec la rouille et fait éclater le joint. Le tassement différentiel des fondations a fragilisé le mur et disjoint une partie des pierres. La lézarde est proche d’un angle de la maison mais on ne constate pas de ventre. Dégarnir les joints et, si nécessaire, élargir le passage entre les pierres qui se touchent. Les refendre avec un burin plat et une massette ou un burineur électrique. Placer des fers de renfort dans le fond des joints. Rectilignes, ils se logent entre deux rangs. Pliés à l’étau en forme d’escalier, ils réunissent plusieurs rangs. Les lier au fil de fer. Poser autant de fers que possible pour consolider la façade. Mouiller abondamment le fond des joints à l’aide d’une bouteille à bec ou d’un pulvérisateur. Préparer un mortier de remplissage deux parts de sable pour une de ciment. Ajouter l’eau pour obtenir une pâte fluide. Appliquer le mortier, posé sur une taloche, avec la langue de chat. Une pierre manque dans la lézarde. Trouver une pierre similaire et retailler ses bords à la massette. Garnir la cavité de mortier et enfoncer la pierre. Jointoyer son pourtour. Lors du remplissage, laisser un retrait de 5 mm environ, à combler par le joint de finition ; ce dernier est teinté en mélangeant des colorants au mortier. Travailler avec une truelle langue de chat ou un fer à joint. Après séchage partiel des joints, frotter à la brosse métallique fils de laiton puis passer la balayette. La réparation consolide le mur et le met à l’abri des infiltrations. Il faut toutefois rester vigilant et l’inspecter régulièrement. Conseils pratiques pour les bricoleurs - Pour se rapprocher de la teinte des anciens joints, ajouter au mortier des colorants en poudre terre de Sienne, ocre jaune…. Faire des essais en les ajoutant par petites touches et attendre que le joint soit sec pour juger du résultat. - Éviter d’utiliser un ciment ordinaire pour préparer le mortier de jointoiement. Préférer un ciment hydrofuge plastifié comme Plasticem de Holcim ou Baticem de Lafarge, plus gras, plus faciles à travailler. Photo Claudie Petitjean Texte Claudie Petitjean Avant la rénovation de votre mur en pierre Après des années de bons et loyaux services, votre mur en pierre commence à montrer des signes de faiblesse il apparaît moins solide à certains endroits, les joints s'effritent, etc. Pas d'hésitation possible il est temps de procéder à une rénovation de votre mur en pierre. Cependant, avant de commencer les travaux, vous devez examiner votre mur en pierre afin de définir quels travaux sont à faire précisément. Pour cela, il va falloir que vous vous posiez des questions simples comme Quel type de pierres a été utilisé calcaire, schiste... ? Comment les pierres ont-elles été posées ? Y a-t-il des pierres abîmées qu'il faut remplacer ou bien est-ce juste le joint qui s'effrite ? S'agit-il d'un mur en pierre camouflé derrière une couche de ciment que vous souhaitez faire apparaître ? Autant de questions qu'il faut se poser avant d'entamer les travaux pour que votre chantier se passe correctement et que la rénovation du mur en pierre soit pérenne. En revanche, si votre mur est trop instable, le recours à un professionnel sera sans doute nécessaire. Rénover un mur en pierre extérieur les 3 étapes Maintenant que vous avez correctement examiné votre mur et vérifié que celui-ci est solide, vous pouvez commencer les travaux. Ces derniers vont se dérouler en première étape la préparation du mur en pierre, la préparation du mortier à joints, puis dans un dernier temps la rénovation du mur en pierre en elle-même. Pour préparer un mur en pierre dans le vue d'une rénovation, la première chose à faire est de préparer le mortier pour les joints. En effet, il faudra réaliser ce dernier la veille de la rénovation de votre mur pour qu'il soit prêt à l'emploi le jour J. Dans un grand récipient, mélangez du sable, de la chaux, du ciment blanc et de l'eau. Le ciment est facultatif mais vous permettra de rendre le mur en pierre plus solide. La consistance finale du mortier pour joints doit être assez souple et suffisamment dense pour qu'une fois posé, le mortier ne coule pas sur le mur. Une fois préparé, recouvrez votre récipient d'un linge humide. La deuxième étape est celle du nettoyage du mur. Pour ce faire, munissez-vous d'un nettoyeur à haute pression cela vous permettra de procéder plus rapidement, surtout si votre mur est grand. Si vous devez rénover un mur en pierre calcaire, privilégiez plutôt un nettoyage à la brosse et à l'eau savonneuse. Ensuite, pour rendre l'adhésion du mortier plus facile, creusez les joints abîmés sur environ 3 cm en utilisant un burin et un marteau. Brossez ensuite les joints et rincez à l'eau claire. Une fois que votre mur est prêt, la rénovation peut commencer ! Vous devez maintenant doser correctement le ciment et reboucher les trous avec une truelle. Après un temps de repos 24 h, un dernier rinçage et brossage raviveront l'aspect d'origine de votre mur. Et dans le cas d'un en pierre intérieur ? Pour rénover un mur en pierre intérieur, vous pouvez agir de la même façon au départ nettoyage, piquetage, mais le joint dépendra de la pierre, de sa couleur et de la finition que vous souhaitez apporter. Le joint à la chaux est le plus traditionnel, mais nécessite un certain savoir-faire. Après avoir déterminé le nombre de pierres que vous souhaitez laisser apparentes, vous pouvez poser votre joint en prenant soin de l'humidifier pour une bonne adhérence et de n'oublier aucun endroit. Une fois le mur brossé et l'excédent de joint rincé, votre mur en pierre retrouvera tout son charme. Florent JagaLe petit +Ces pierres étaient gravées aux armes des propriétaires des forêts dont elles délimitaient les parcelles. Souvent, les seigneurs, usant de leur droit de chasse, empiétaient sur les domaines voisins, ce qui générait querelles et procès. Ainsi, Anne de Montmorency avait eu l'idée, au milieu du XVIe siècle, de faire poser des pierres taillées à ses armes. Les autres propriétaires l’ont ensuite des bornes armoriées de la forêt d'Halatte Écouter l'histoire Your browser does not support theaudio element. Au milieu des ronces, en pleine nuit, la silhouette de Jan est inerte, un Opinel au creux de sa main ouverte. Plus bas, beaucoup plus bas, on crie son prénom et des torches interrogent la père de Jan lui a toujours interdit d'aller dans ce coin du bois, une propriété privée et délimitée par des barbelés, mais Jan n'a que faire des limites, surtout en pleine nature. Le canif en poche, il se faufile et continue son chemin entre les buissons, s'égratignant cuisses et mollets, sans ralentir. Il progresse comme sous hypnose, semble suivre un sentier séculaire recouvert par la végétation. Au bout de cette onde qui le guide, il y a forcément quelque chose. Jan ne se retourne pas, ses yeux sont rivés sur le sol inégal jonché d'orties. Une terre à l'abandon, interdite. Pas un débris, pas un signe d'humanité. Parcouru d'un frisson, Jan sent l'animal en lui prendre le dessus. Il s'abandonne à l'instinct, à l'affût, un peu effrayé et tout à la fois ravi. Un monde hostile rien qu'à lui. Les poumons gonflés, le canif en main, trente-trois kilos d'invincibilité se frayent un passage entre les buissons hauts. Et puis au sortir de l'un d'eux la récompense. Une première pierre taillée de grande dimension presque entièrement recouverte d'une mousse épaisse. Jan la gratte de la pointe du canif, s'attend à découvrir des inscriptions gravées, des signes venus du fond des temps, mais le pavé de calcaire reste muet. Jan n'abdique pas, le frisson de l'aventure le reprend. Des hommes sont venus là, longtemps avant lui, et cette pierre posée répond à la même vibration qui l'entraîne entre les arbres et les fourrés. C'est une indication qu'il ne s'est pas loin se dresse un rempart de ronces. Jan se dirige droit dessus, les mollets durcis par l'inclinaison du terrain. En approchant, il est impressionné par la hauteur des tiges arquées et hérissées d'aiguillons. Cet enchevêtrement est comme une chevelure de géante dont le corps s'étendrait sur des centaines de mètres au-delà du rempart. Mais c'est aussi une géante bienfaitrice remplie de mûres noires dont il se nourrit comme le faisaient déjà les premiers hommes. Un délice croquant à chaque bouchée, qui vaut bien quelques griffures. En se penchant pour saisir une branche bien garnie, Jan est repris par le frisson. Pas une pierre, mais les restes d'une habitation dont il devine l'enceinte. Les ronces protègent le trésor, le soustraient aux yeux des hommes et Jan vibre de l'appel qui l'a conduit ici, tremble du privilège qui lui est offert. Avec les pieds, tout d'abord, puis au moyen de son Opinel, il creuse un tunnel végétal en imaginant la vie des anciens hôtes de ce lieu. Il devient Jan des Ronces, et ce courant qui le transporte, qui le guide, porte un nom qui surgit d'un autre enchevêtrement, celui de son cerveau le Voriagh, c'est cela, le Voriagh. Jan le murmure en découpant les branches, le crie quand son bras est cisaillé par les aiguillons. Le Voriagh le protège et l'incite à progresser, à se jouer des difficultés pour atteindre la ruine enfouie sous les piqûres en griffures, Jan bataille contre la bête végétale afin qu'elle le tolère, en repliant les tiges, en cassant celles qui refusent de ployer. Son corps porte les stigmates de la lutte, des gouttelettes de sang séché teintent son tee-shirt, mais Jan ne souffre pas. Il est galvanisé par le but à atteindre. Lorsqu'il touche enfin le premier muret, il se retourne pour constater qu'il est entièrement entré dans le massif de ronces. La ruine lui paraît moins imposante à présent. Les restes d'une petite bâtisse rectangulaire, et un peu plus loin, une forme circulaire. L'entrée d'une galerie souterraine ? Les fondations d'une tourelle ? Les blocs effondrés et recouverts de végétation ne permettent pas d'aller au-delà des suppositions. Jan ressort, mange quelques mûres et jette un œil à son canif, sa machette de fortune. Le jour décline, mais il ne songe qu'à progresser encore jusqu'au cercle de pierre. Il saisit une poignée de mûres bien noires et s'en barbouille le visage. Il rit d'une joie tribale. Il est Jan des Ronces et suit l'appel du de la mousse et des branchages, la construction ressemble à un ancien puits comblé de gravats. Jan ôte quelques pierres, mais l'entreprise est au-delà de ses forces et la fatigue le saisit alors qu'il s'adosse au muret pour reprendre son souffle. Il s'allonge dans son cocon de ronces et sombre.* * *Après avoir fouillé tous les abords de la maison, les parents de Jan ont paniqué. Entre colère et angoisse, ils ont alerté les voisins, la gendarmerie. Personne ne l'a aperçu dans le village. Le chemin qui monte le long de la maison conduit à un autre patelin, cinq kilomètres plus loin, mais là non plus, aucune trace de Jan. Il doit être dans la déroule le fil des événements précédant la disparition de l'enfant. Jan n'aime pas cette maison, il l'a toujours dit. Il est allergique aux acariens, à l'humidité des murs. Dès qu'il le peut, il est dehors. Il n'apprécie pas non plus la présence de M. Zoyer qui habite la partie haute de la maison, conformément à un accord conclu entre ses parents et l'ancien propriétaire. Hormis cela, rien de particulier ne s'est produit. Pas le moindre différend. De nombreux volontaires se sont munis de lampes en prévision de la nuit et se sont réunis dans le jardin pour commencer les recherches. M. Zoyer a, pour une fois, quitté sa fenêtre pour rejoindre le groupe.— On va faire tout notre possible, mais le bois court sur toute la colline alors si votre fils s'est éloigné, ça risque de ne pas être simple. Je sais que c'est facile à dire, mais notre pire ennemi c'est la panique. Nous allons avancer en rang serré et crier son nom régulièrement en respectant le silence juste après pour tenter de capter une parents de Jan opinent, le cœur broyé d'inquiétude. Les dernières affaires d'enlèvement d'enfants les assaillent ainsi que le souvenir de leur fils, les bras croisés et l'air renfrogné, manifestant son opposition à partir en week-end dans la maison de campagne. Ils se remémorent sa dernière saillie humoristique J'aime pas la maison de campagne, j'aime pas le pain de campagne, j'aime que la campagne toute seule ! »Des dizaines de phares mouvants dans la nuit et des appels en écho dans la brume. M. Zoyer s'approche des barbelés.— Il ne sera pas allé par là. Il en a l'interdiction.— Je ne voudrais pas vous contrarier, mais votre fils n'est pas toujours obéissant. Je vais jeter un œil quand même. Ça ne coûte rien d'essayer, non ?Le père de Jan rejoint le rang sans répondre. Il est hagard, projeté dans un cauchemar qui défile à chaque pas. Le point lumineux de M. Zoyer s'éloigne vers l'est. Le père de Jan l'accompagne du regard, songe que cet homme a toujours vécu là et qu'il n'est pas forcément idiot de le laisser arpenter le bois à sa manière, malgré son âge avancé. Les gendarmes, en première ligne, communiquent par talkie-walkie avec leurs collègues qui descendent du village voisin.* * *La lumière de M. Zoyer s'agite tandis qu'il rebrousse chemin. Il appelle, mais sa voix ne porte terrain est difficile. Il effectue des ronds que le père de Jan finit par percevoir, l'estomac retourné. La torche en direction du sol, il dévale la colline pour le rejoindre.— Je pense avoir trouvé des traces. Il y a des branches cassées, une pierre dont on a ôté la mousse récemment. Je sens que votre fils est passé par père de Jan enjambe les barbelés et suit M. Zoyer qui avance comme en plein jour.— Là, regardez ! dit-il en montrant la pierre, puis en montrant les herbes couchées un peu plus ronces sont une masse noire hirsute, un mur qui descend le long de la colline.— Il n'a pas pu aller au-delà. C'est impossible, dit le père de Jan qui tangue entre espoir et lumière de sa torche accroche l'entrée du tunnel creusé par l'enfant. Il se précipite. Jan est là, les membres écorchés, la tête rouge sang. Il se précipite vers le corps de son fils qui s'anime à la première secousse. — Je l'ai ! Il est vivant !Jan sursaute. Son père en larmes l'inspecte puis le serre contre lui. Le groupe de recherche descend en grappe de la colline. M. Zoyer effectue des cercles de lumière et bientôt tout le monde se retrouve. La mère explose de joie. Elle étreint M. Zoyer en laissant des larmes se perdre dans sa barbe. Les gens ébouriffent Jan en souriant. Il ne sait quoi dire, alors il invente, raconte qu'il s'est perdu et que, voyant la nuit arriver, il a paniqué et s'est construit un abri au milieu des piquants pour se protéger des animaux. Que pourrait-il leur raconter à tous ? Qu'au lieu de se perdre, il s'est trouvé ? Qu'il a été en communion totale avec la nature et les hommes qui avaient vécu là avant lui ? Qu'il avait suivi le Voriagh, ce courant enivrant, pour en oublier le jour déclinant ? Alors Jan s'agrippe à son père qui ne le lâche plus et pleure.* * *Quand Jan s'éveille, les narines bouchées, la gorge sifflante, il se précipite dehors pour respirer. Il a interdiction de retourner dans les bois. Il chasse les lézards sur le muret du jardin. M. Zoyer approche.— Alors ? Tu l'as senti aussi hein ?— Quoi donc ?Frisure de l'œil.— Allez, gamin ! Pas à moi ! Ton histoire, c'est bon pour les autres. J'ai passé ma vie ici. Tu as écouté l'appel des ronces ?— Vous aussi ?— Comment crois-tu que je t'ai retrouvé en pleine nuit ? Je le sens depuis que je suis gosse. — Moi, je l'appelle le Voriagh. Vous connaissez l'histoire de cet endroit ?— Du tout. Quand j'étais enfant, je pensais que des esprits vivaient au fond du puits.— Et maintenant ?— Maintenant, c'est à toi de reprendre le flambeau.— Ma mère m'a interdit d'y retourner.— Si tout le monde écoutait sa mère, on n'aurait sans doute jamais découvert l' vieux poursuit son chemin et Jan voit, l'espace d'un instant, le gamin qu'il était jadis, sautiller autour de Illustration de JABLe petit +Ces pierres étaient gravées aux armes des propriétaires des forêts dont elles délimitaient les parcelles. Souvent, les seigneurs, usant de leur droit de chasse, empiétaient sur les domaines voisins, ce qui générait querelles et procès. Ainsi, Anne de Montmorency avait eu l'idée, au milieu du XVIe siècle, de faire poser des pierres taillées à ses armes. Les autres propriétaires l’ont ensuite des bornes armoriées de la forêt d'Halatte Un petit mot pour l'auteur ? 2 commentaires À découvrir Sur le même thème De la même durée De la même durée De la même durée

inspecter les buissons sur le mur de pierre